L’article-podcast alerte sur l’ampleur croissante de la désinformation en Afrique de l’Ouest, centrée autour de la figure du capitaine Ibrahim Traoré, président de transition du Burkina Faso. Des deepfakes glorifiant ce dernier inondent les réseaux sociaux, générant admiration, polarisation et confusion. L’auteur évoque l’impossibilité croissante d’un débat rationnel, face à la radicalisation des opinions. Il souligne les risques que fait peser cette manipulation massive sur la démocratie, la cohésion sociale et la jeunesse. L’article met aussi en lumière le climat de répression politique, l’exil des élites, et la marginalisation des voix critiques au Burkina Faso, au Mali et au Niger. L’héritage de Thomas Sankara est invoqué pour appeler à plus de lucidité, face aux dangers d’une jeunesse instrumentalisée par des leaders autoritaires et une désinformation massive.

Jeunesse, Réseaux sociaux, Désinformation

L’article analyse l’impact de la désinformation liée au Covid-19 en Afrique de l’Ouest, où les réseaux sociaux facilitent la diffusion de rumeurs et de théories du complot, parfois plus rapidement que les faits scientifiques. Les auteurs identifient les causes structurelles de cette « infodémie » : manque de confiance envers les autorités, asymétrie de l’information, culture de l’instrumentalisation et précarité sociale. Des exemples concrets du Sénégal, du Nigeria, du Kenya et de la Côte d’Ivoire illustrent la manière dont la peur, la stigmatisation et les rumeurs alimentent les tensions sociales. L’article appelle à une communication publique multilingue, inclusive et créative, impliquant leaders communautaires et influenceurs. Il insiste sur le rôle des gouvernements, médias et société civile dans la diffusion d’informations fiables. La qualité de la communication peut, selon les auteurs, faire la différence entre vie et mort en contexte pandémique.

Gouvernance, Numérique, Réseaux sociaux, Désinformation

Dans cet entretien publié par WATHI, Julie Owono, avocate camerounaise et directrice exécutive d’Internet Sans Frontières, aborde le phénomène de l’« infodémie » en Afrique, caractérisé par la prolifération rapide de fausses informations et de contenus haineux sur les réseaux sociaux. Elle souligne que ces plateformes, bien qu'elles reflètent les dysfonctionnements préexistants des sociétés, amplifient les impacts négatifs en raison de leur capacité à diffuser instantanément des informations à grande échelle. Owono met en lumière les lacunes juridiques dans de nombreux pays africains concernant la régulation des réseaux sociaux et insiste sur la nécessité pour ces États de renforcer leur souveraineté numérique. Elle propose que les réseaux sociaux soient également utilisés de manière positive pour promouvoir des valeurs constructives et soutenir les communautés. Enfin, elle appelle à une approche équilibrée entre la régulation et la préservation des libertés fondamentales dans le cyberespace.

Souveraineté, Gouvernance, Numérique, Réseaux sociaux, Infodémie

Dans cet entretien, Mouhammad Ciss, formateur en communication digitale et assistant de programme à la gouvernance locale ouverte chez AfricTivistes, souligne l'importance d'établir une nouvelle relation entre les citoyens et les administrations pour renforcer la démocratie. Il met en avant le rôle des réseaux sociaux dans la sensibilisation et la mobilisation communautaire, notamment grâce à des outils comme les hashtags. Ciss évoque le projet Local Open Gov Lab, visant à intégrer le numérique dans les collectivités locales de pays africains tels que le Sénégal, la Guinée, la Guinée-Bissau et le Niger. Ce projet cherche à améliorer la transparence, la redevabilité et la participation citoyenne en formant des jeunes volontaires à la gouvernance locale ouverte. Il insiste également sur la nécessité de développer des réseaux sociaux africains adaptés aux besoins locaux, en mettant l'accent sur l'expérience utilisateur et la collaboration entre développeurs et designers pour créer des plateformes efficaces et pertinentes.

Gouvernance, Démocratie, Administration publique, Numérique, Réseaux sociaux, Transparence

Le rapport de la Media Foundation for West Africa, publié en décembre 2022, examine l'évolution de la liberté de la presse en Mauritanie en 2021. Après l'élection du président Mohamed Cheikh El Ghazouani en 2019, une ouverture démocratique a été amorcée, incluant un dialogue national. Cependant, les médias privés, apparus en 1990, continuent de faire face à des défis majeurs. Bien que la dépénalisation des délits de presse en 2006 ait constitué une avancée, des lois ambiguës permettent encore la censure et des sanctions sévères. La Haute Autorité de la Presse et de l'Audiovisuel (HAPA), créée pour réguler le secteur, est souvent perçue comme manquant d'indépendance. L'absence de loi spécifique sur l'accès à l'information complique le travail des journalistes, tandis que les médias publics restent biaisés en faveur du gouvernement. En 2021, l'essor des réseaux sociaux a offert de nouvelles plateformes d'expression, mais a également conduit à des tentatives de contrôle par l'État.

Information, Réseaux sociaux, Liberté de presse

Le rapport du Tombouctou Institute, en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer, examine le rôle des acteurs religieux dans le processus électoral sénégalais. Historiquement, ces chiffres ont contribué à la stabilité politique, notamment lors de crises récentes. Cependant, leur influence sur les choix électoraux actuels est interrogée, surtout avec l'essor des réseaux sociaux et l'évolution des relations entre guides religieux et jeunes. L'étude, combinant approches quantitatives et qualitatives, révèle que si les Sénégalais confèrent le rôle pacificateur des religieux, ils sont de plus en plus sceptiques quant à leur impact direct sur les décisions électorales. Les jeunes, en particulier, remettent en cause la crédibilité des consignes politiques émanant des guides religieux, préférant une médiation neutre favorisant le dialogue et la transparence dans le processus électoral.

Jeunesse, Médiation, Élection, Réseaux sociaux