Dans cet épisode du podcast Les Voix de WATHI, Pape Abdou Ndour analyse la rencontre diplomatique très médiatisée entre Donald Trump et cinq présidents africains (Gabon, Guinée‑Bissau, Liberia, Mauritanie, Sénégal) le 9 juillet 2025 à la Maison‑Blanche. Sous le vernis d’un déjeuner protocolaire, l’auteur révèle que Washington ne se contente pas de l’image : c’est la CIA qui réalise un « profilage sérieux » préalable des dirigeants étrangers via un rapport complet — personnalité, objectifs, contexte national, points sensibles et perspectives politiques — afin de donner un avantage stratégique au président américain . Ce travail, documenté dans un article de Judd Devermont intitulé Intelligence Advantage: Profiling African Leaders’ Meeting with U.S. Presidents, contribue à structurer les interactions avant, pendant et après ces visites. Face à cet exercice militaire et diplomatique sérieux, l’auteur invite les pays africains à professionnaliser leurs propres méthodes de collecte d’informations pour mieux défendre leurs intérêts

Gouvernance, Diplomatie, Intelligence artificielle

Le podcast WATHI examine un rapport du PNUD pointant un ralentissement historique du développement humain depuis 2020, aggravé par la pandémie. Il souligne que l’Indice de Développement Humain (IDH) mondial a marqué une pause, avec seulement deux pays africains – les Seychelles et Maurice – dans la catégorie d’IDH très élevé, et huit autres dans celle d’IDH élevé : Algérie, Égypte, Tunisie, Afrique du Sud, Gabon, Botswana, Libye et Maroc. À l’inverse, 22 pays africains se situent dans la catégorie d’IDH faible, parmi lesquels le Tchad, la RCA, la Somalie et le Soudan du Sud occupent les rangs les plus basses. Le podcast interroge également le rôle de l’intelligence artificielle (IA) dans ce contexte : vecteur potentiel de progrès, mais aussi facteur de débat sur sa capacité à inverser le ralentissement actuel.

Inégalité, Éducation, Politique publique, Intelligence artificielle, Indice de Développement Humain

Dans son entretien, la Dre Minata Sarr Ndiaye identifie cinq priorités pour le Sénégal. Tout d'abord, elle souligne l'importance pour l'État de placer l'humain au centre de ses actions, en servant les citoyens et en répondant à leurs besoins. Deuxièmement, elle préconise une meilleure intégration du Sénégal dans la chaîne de valeur de l'intelligence artificielle (IA), en renforçant la recherche et en développant des infrastructures pour la production locale de données massives. Troisièmement, elle appelle à l'industrialisation des services publics numériques, en rendant tous les services accessibles en ligne et en concluant des partenariats public-privé pour valoriser les données tout en protégeant les droits fondamentaux. Quatrièmement, elle insiste sur la valorisation des savoirs culturels à travers le numérique pour promouvoir la culture sénégalaise à l'international. Enfin, elle recommande l'actualisation des curricula éducatifs, dès l'école élémentaire, pour s'adapter aux évolutions du monde actuel .

Gouvernance, Éducation, Numérique, Intelligence artificielle