Le BTI 2024 Country Report: Mauritania de la Bertelsmann Stiftung analyse la consolidation du pouvoir par le président Ould Ghazouani, marquée par le contrôle du parti au pouvoir, la neutralisation judiciaire de l'ancien président Ould Abdel Aziz et une légitimation par un discours officiel renouvelé. Malgré une communication améliorée, les politiques mises en œuvre n'ont pas entraîné de changements significatifs. Sur le plan économique, la pandémie de COVID-19 et l'invasion de l'Ukraine par la Russie ont mis en évidence la vulnérabilité de la Mauritanie, dépendante des prix internationaux volatils pour ses principales exportations et des importations céréalières pour sa consommation alimentaire. La future production de gaz naturel à la frontière maritime avec le Sénégal offre des perspectives, mais s'inscrit dans une tendance d'investissements dans le secteur extractif ayant peu d'impact sur l'économie globale. Historiquement, depuis son indépendance en 1960, la Mauritanie a affronté des défis socio-économiques et politiques, notamment des sécheresses sévères dans les années 1970, des tensions entre communautés arabophones et non-arabophones, et une succession de coups d'État militaires.

Corruption, Sécurité, Élection, Droits de l'Homme, Hyperprésidentialisme

L'article de WATHI examine la menace croissante que représentent les extrémistes islamistes pour le Ghana, le Togo et le Bénin. En 2023, le Togo a subi 14 attaques causant 66 décès, illustrant la capacité persistante des groupes extrémistes à mener des actions meurtrières. Malgré des interventions régionales significatives, les stratégies actuelles de lutte contre l'extrémisme violent en Afrique de l'Ouest côtière restent insuffisantes. Les causes profondes de l'extrémisme, telles que l'exclusion systémique des groupes ethniques marginalisés, notamment les Peuls, ne sont pas suffisamment abordées, ce qui aggrave la situation. Le Ghana, voisin du Bénin et du Togo, a mis en place des mesures pour prévenir de telles attaques, y compris une assistance accrue de partenaires internationaux. Cependant, la présence et l'influence des organisations extrémistes liées à Al-Qaïda et à l'État islamique continuent de s'étendre dans le nord du pays, recrutant des centaines de Ghanéens pour combattre dans des conflits régionaux et au-delà. Cette expansion de l'extrémisme dans les trois pays côtiers ouest-africains persiste malgré des efforts considérables pour empêcher la propagation des groupes extrémistes depuis le Sahel vers leurs régions septentrionales.

Djihad, Terrorisme, Extrémisme, Violence

Dans sa tribune publiée le 15 mars 2023, Jean‑Pierre Olivier de Sardan interroge l’efficacité des stratégies de sécurisation au Sahel. Le jihadisme progresse non seulement au Mali, au Burkina Faso et au Niger, mais gagne aussi le nord des pays côtiers comme le Bénin, le Ghana, le Togo et la Côte d’Ivoire . Là où l’État est absent, les groupes djihadistes établissent un “gouvernement indirect” reposant sur le racket, la propagande et la terreur. L’auteur rappelle que les réponses purement militaires, y compris l’opération Barkhane, ont échoué à enrayer leur expansion . Il plaide pour une approche globale : renforcer les services publics, restaurer un État protecteur, offrir des alternatives aux djihadistes en rupture, favoriser des négociations avec ceux disposés au compromis, et accompagner le développement rural et humanitaire. Le propos met en exergue la nécessité d’une sécurisation au service du peuple plutôt que d’un renforcement militaire isolé.

Gouvernance, Sécurité, Djihad, Services publics

Le Livre Blanc de la société civile pour la paix et la sécurité au Mali propose une analyse approfondie des problèmes sécuritaires au Mali, en s'appuyant sur les perceptions des populations locales. Il critique les solutions purement militaires et encourage une approche inclusive mêlant investissements économiques, dialogue communautaire et collaboration avec des anthropologues. La notion de sécurité y est élargie à la protection des biens et des personnes, dépassant le cadre militaire pour inclure la sécurité humaine. Les recommandations appellent à des politiques publiques adaptées aux réalités sociales et locales pour résoudre durablement la crise.

Paix, Sécurité humaine, Société civile

L'article "Conflits inter-communautaires au Sahel : Et si les femmes détenaient la solution ?" du Timbuktu Institute met en lumière le rôle crucial que les femmes peuvent jouer dans la résolution des conflits intercommunautaires au Sahel. Bien que souvent perçues comme des victimes, les femmes sont également des actrices clés dans les activités sylvopastorales et sont injustement désavantagées dans la gestion foncière. Leur implication active dans le dialogue intercommunautaire, la sensibilisation et la médiation est essentielle pour trouver des solutions endogènes aux conflits liés au contrôle des ressources telles que les pâturages, les terres agricoles et le bétail. L'article souligne l'importance de reconnaître et de renforcer le rôle des femmes, conformément à la résolution 1325, pour une paix durable dans la région.

Agriculture, Pastoralisme, Paix, Conflit, Femmes, Foncier

L'article « Burkina Faso : repenser l'administration du territoire et la planification du développement (première partie) » analyse les crises sociales, politiques et sécuritaires du pays, attribuées à une gouvernance inefficace et à un développement local inadéquat. Il propose une réforme de l'administration territoriale, suggérant une régionalisation inspirée du modèle kényan, où les régions auraient une autonomie accrue et des pouvoirs législatifs limités sous le contrôle de l'État central. Cette approche vise à renforcer la légitimité des gouvernements locaux, à améliorer la gouvernance territoriale et à impliquer davantage les populations dans la prise de décision, tout en préservant l'unité nationale.

Gouvernance, Administration publique, Développement local, Réforme

L'article de WATHI analyse la menace croissante de désintégration régionale en Afrique de l'Ouest, exacerbée par des crises multiples : insécurité, instabilité politique, conflits armés, et défis socio-économiques. Des facteurs comme le coup d'État militaire dans plusieurs pays (Mali, Burkina Faso, Niger), la montée des groupes armés jihadistes et les tensions entre les communautés locales aggravent la fragilité régionale. Ces dynamiques menacent la cohésion des États et les efforts d'intégration régionale. Face à cette situation critique, l'article appelle à une action collective urgente, axée sur la restauration de la gouvernance démocratique, le renforcement des institutions locales et la promotion de politiques de développement inclusif. Il insiste sur l'importance des solutions africaines, portées par des États responsables et des populations engagées, pour éviter une fragmentation totale. La démission est rejetée au profit d'une approche proactive pour construire un avenir stable

Inégalité, Conflit, Gestion de crise, Djihad, Pauvreté, Cohésion sociale, Crise, Institution