Cet article analyse la forte baisse de la mortalité des enfants de moins de cinq ans au Burkina Faso entre 2010 et 2021, en utilisant les données des Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS) et une méthode de décomposition Oaxaca-Blinder. Les résultats montrent que le taux de mortalité des moins de cinq ans est passé de 128 ‰ en 2010 à 48 ‰ en 2021. La diminution est due à 77 % à des effets de performance (changements comportementaux et efficacité des politiques publiques), et à seulement 23 % à des changements de composition démographique. Parmi les facteurs clés figurent la réduction du nombre de mères non instruites, l’utilisation accrue des moustiquaires, l’urbanisation et surtout l’amélioration des comportements sanitaires chez les femmes sans emploi. Toutefois, des disparités persistent dans des régions comme le Sahel et le Sud-Ouest, où des interventions ciblées demeurent nécessaires pour renforcer l’accès aux soins et réduire les inégalités.

Politique, Économie du développement, Genre, Conflit, Éducation religieuse, Éducation, Développement, Famille, Femmes, Sciences sociales, Recherche, Production de connaissances, Démographie, Santé publique

Le podcast analyse la candidature de Paul Biya, 92 ans, pour un huitième mandat présidentiel au Cameroun, soulignant son absurdité et ses implications dangereuses. Dirigeant depuis 1982, Biya est l’un des plus anciens chefs d’État au monde. L’élection d’octobre 2025 risque de se dérouler dans des conditions peu crédibles, avec une résistance accrue, y compris au sein de son parti, et un fort risque de violences. À moyen terme, le scénario le plus probable est une succession anticonstitutionnelle, possiblement militaire, aux conséquences régionales graves, compte tenu des frontières avec six pays instables. L’auteur insiste sur la responsabilité des élites politiques, économiques et sociales qui encouragent ces dérives. Il conclut en rappelant que, malgré cette crise politique, de nombreuses initiatives citoyennes et organisations camerounaises œuvrent pour l’éducation, l’innovation et le bien commun.

Politique, Gouvernance, Élection, Instabilité

L’article analyse la montée de l’Afrique comme nouveau théâtre de la rivalité stratégique entre les États-Unis et la Chine. Le mini‑sommet organisé par Trump en juillet 2025 avec cinq dirigeants africains révèle le regain d’intérêt américain pour le continent, historiquement dominé par l’influence sino‑américaine et d’autres puissances. L’Afrique, riche en ressources naturelles – minerais, hydrocarbures – et position géostratégique (Suez, Bab-el‑Mandeb, Djibouti), devient un enjeu majeur de « néo‑impérialisme » global. Pékin y exerce son influence à travers les infrastructures (routes, hôpitaux, chemins de fer) en contrepartie de ressources, créant un fort endettement, tandis que la diplomatie américaine, sous Trump, s’oppose frontalement à l’expansion chinoise. Le texte souligne que cet enjeu africain s’intègre dans la compétition géopolitique plus large dans l’Indo‑Pacifique, où la Chine devient un rival systémique des États‑Unis – s’appuyant sur ses avancées technologiques et son influence mondiale accrue.

Politique, Gouvernance, Ressources naturelles, Influence, Diplomatie

La fiche pays « Niger », publiée le 17 juillet 2025 par la plateforme PASAS, propose une analyse thématique de 335 références portant sur le Niger. Six grands axes structurent le contenu : gouvernance et institutions, sécurité et conflits, paix et médiation, éducation et genre, développement économique, et environnement. La gouvernance y est marquée par des reconfigurations régionales (AES, CEDEAO), une montée du sentiment anti-français et une gouvernance militarisée. Sur le plan sécuritaire, la crise sahélienne et les zones frontalières dominent, avec des analyses sur le djihadisme, les armées, et les groupes d’auto-défense. Les volets paix et cohésion explorent la résilience, le rôle des femmes et des justices traditionnelles. L’éducation, la santé mentale, et les enjeux de genre sont aussi abordés, avec une attention particulière aux jeunes. Enfin, les défis liés au changement climatique, au pastoralisme et à l’orpaillage illustrent la complexité des enjeux écologiques.

Politique, Parti politique, Gouvernance, Environnement, Ressources naturelles, Sécurité, Développement, Or, Sécurité humaine, Sciences sociales, Recherche, Production de connaissances

L’article « Changements climatiques : atténuation et adaptation au Sahel et en Afrique de l’Ouest », issu d’un dialogue entre WATHI et le CSAO, met en lumière la vulnérabilité croissante de la région face au changement climatique. Le Sahel et l’Afrique de l’Ouest subissent une dégradation accélérée de leur biodiversité, des conflits agropastoraux, des sécheresses, inondations et déplacements forcés. L’urbanisation et la pression démographique accentuent les tensions sur les ressources. Les intervenants plaident pour une transition énergétique fondée sur les renouvelables, une meilleure gestion de l’eau, l’intégration des savoirs locaux et une recherche scientifique tournée vers des solutions concrètes. Le rapport appelle à repenser les politiques de développement dans une perspective durable, inclusive et sobre en carbone.

Politique, Parti politique, Économie du développement, Changement climatique, Ressources naturelles, Développement, Or, Sciences sociales, Recherche, Production de connaissances

Publié le 7 juillet 2025 par le Centre d'études stratégiques de l'Afrique, l’article de Paul Nantulya examine les limites de la diplomatie transactionnelle chinoise en Afrique, fondée sur des accords économiques sans condition politique. Ce modèle suscite aujourd’hui critiques et méfiance dans plusieurs pays africains. En Ghana, des organisations dénoncent les effets écologiques et l’opacité des projets miniers chinois. En Sierra Leone, la remise en question des contrats miniers devient publique. Au Nigéria, malgré des liens solides avec Pékin, des voix s’élèvent contre les déséquilibres commerciaux. Au Sénégal, des tensions émergent autour de projets portuaires chinois. L’auteur met en lumière une désillusion croissante des populations ouest-africaines, exigeant plus de transparence, de gouvernance et de bénéfices locaux. Il plaide pour une refonte des partenariats sino-africains, plus inclusifs et respectueux des priorités africaines.

Politique, Parti politique, État, Ressources naturelles, Sécurité, Paix, Justice, Médiation, Or, Dialogue, Diplomatie

Dans cet article, Paul Nantulya analyse l’expansion rapide des engagements sécuritaires de la Chine en Afrique, désormais inscrits dans la stratégie globale du Parti communiste chinois (PCC). Pékin renforce sa coopération militaire via le FOCAC (2025-2027), multipliant formations, exercices conjoints, ventes d’armes et construction d’infrastructures sécuritaires. Des pays comme la Tanzanie, le Sénégal, le Kenya ou encore la Namibie deviennent des partenaires clés. Si la Chine propose des équipements abordables et un soutien sans conditions politiques, son modèle de gouvernance, centré sur la stabilité du régime, soulève des inquiétudes. Des armes chinoises sont tombées entre de mauvaises mains, et ses technologies de surveillance sont utilisées pour réprimer l’opposition. Tandis que certains gouvernements africains y voient un levier stratégique, les sociétés civiles craignent un renforcement des pratiques autoritaires. La Chine devrait poursuivre cette expansion, suscitant un besoin accru de transparence et de contrôle citoyen.

Politique, Parti politique, État, Ressources naturelles, Sécurité, Éducation, Or, Activité militaire, Sécurité humaine, Information

Le 27 mai 2025, WATHI et la Fondation Konrad Adenauer ont organisé une table ronde sur la situation économique du Sénégal à l’aune de l’Agenda Sénégal 2050, dans un contexte post-électoral marqué par l’investiture du président Bassirou Diomaye Faye. L'audit des finances publiques révèle un déficit budgétaire de 11,7 % du PIB et une dette de 105,7 %. Le Plan Sénégal 2050 propose une vision stratégique fondée sur la souveraineté économique, la décentralisation et la croissance inclusive. Les discussions ont souligné les défis structurels (fiscalité, transparence, capital humain), les faiblesses de l’administration et la marginalisation des entrepreneurs. Des recommandations ont été faites sur la réforme fiscale, le renforcement parlementaire, l’investissement dans l’éducation, et l’inclusivité. La souveraineté économique est centrale, avec une volonté d’aligner développement territorial, justice sociale et transparence. Les intervenants ont insisté sur l’urgence d’une coordination efficace entre les acteurs publics, privés et de la société civile.

Politique, Parti politique, État, Économie du développement, Ressources naturelles, Éducation, Développement, Or, Sciences sociales, Recherche

Le 6 juin 2025, des jeunes Togolais ont manifesté dans plusieurs villes, notamment à Lomé, pour dénoncer la longévité du régime Faure Gnassingbé, en place depuis 2005 et héritier d’une dynastie régissant le Togo depuis plus de 50 ans. Cette mobilisation marque une recrudescence d’un mouvement panafricain de contestation juvénile, où la jeunesse s’oppose à des systèmes politiques verrouillés, illégitimes ou jugés néocoloniaux. L’article retrace des mobilisations similaires dans d’autres pays africains : au Sahel contre la présence militaire française, au Kenya contre des politiques économiques antisociales, ou en République démocratique du Congo face à l’inaction des autorités sur l’insécurité persistante. L’auteur, Bah Traoré, interroge le « mythe de la lutte politique et sociale », soulignant que ces mouvements expriment une demande de renouveau, d’alternance démocratique et une volonté de transformation sociopolitique à travers des révoltes populaires juvéniles.

Politique, Gouvernance, Jeunesse, Social, Crise, Panafricanisme