L'article de la Revue internationale des francophonies explore l'importance du lien social entre les forces de maintien de la paix et les populations civiles, en se concentrant sur la MINUSMA au Mali.Il souligne que les opérations traditionnelles de maintien de la paix, centrées sur des aspects tels que la surveillance des cessez-le-feu et la protection des populations, échouent souvent en raison de l'absence d'interactions sociales significatives avec les communautés locales. L'auteur propose une approche alternative axée sur le renforcement du lien social, incluant la maîtrise de la langue locale, l'aide humanitaire, la protection du patrimoine culturel, la promotion du dialogue intercommunautaire et la participation à des activités sportives et culturelles. Cette stratégie vise à instaurer une paix durable en impliquant activement les populations civiles dans le processus de stabilisation.

État, Ressources naturelles, Paix, Justice, Conflit, Or, Social, Menace, Société civile, Crise

Le manque de pâturages dans le Ferlo est aujourd’hui la préoccupation majeure des éleveurs et des différents acteurs du développement dans la zone sylvopastorale, si bien qu’il apparait comme le principal symptôme (re)connu, presque habituel, des crises cycliques qui affectent le pastoralisme au Sénégal. En apparence, cette situation peut être interprétée comme une banale « tragédie des communs », caractérisée par une augmentation significative de la pression sur la ressource, elle-même peu et mal gérée dès lors qu’elle appartient à tous, et dont la régénération est par ailleurs obérée par des facteurs aussi bien naturels (dérèglement climatique) qu’anthropiques (surpâturage, progression du front agricole). Toutefois, dans cette situation comme dans d’autres, la tragédie des communs est un schéma interprétatif lacunaire voire simpliste, focalisant essentiellement les attentions sur les effets considérés comme délétères de la démographie animale et ceux de la gestion communautaire des pâturages. Une analyse plus fine des différents facteurs en cause dans cette « crise des pâturages » et l’observation des stratégies adaptatives des éleveurs et des réponses proposées par les structures de soutien au secteur (cultures fourragères, compléments alimentaires notamment) conduisent à formuler d’autres hypothèses : la pénurie fourragère n’est-elle pas avant tout la conséquence inévitable mais sous-estimée d’une longue suite d’interventions en matière d’hydraulique pastorale ? Cette crise ne traduit-elle pas aussi l’essoufflement de l’ensemble du modèle d’élevage pastoral et les prémices d’une transformation profonde (et peut-être radicale) dont les perspectives restent incertaines ? Plutôt qu’une tragédie à la fin inéluctable, ne faut-il pas l’envisager comme un moment charnière pour le Ferlo et pour l’élevage pastoral tel qu’il existe dans les conditions actuelles ?

Pastoralisme, Élevage, Crise

L'article "Centre du Mali : enjeux et dangers d'une crise négligée" analyse la situation des régions centrales du Mali, notamment Mopti et Ségou, où la communauté peule exprime des revendications sociales et politiques souvent réduites à des questions sécuritaires. Face à cette marginalisation, certains rejoignent des groupes djihadistes qui promettent justice, protection et opportunités économiques. L'étude, basée sur des enquêtes communautaires, met en lumière les causes profondes du malaise régional et propose des pistes pour une stratégie de prévention des conflits, mettant en valeur la fragilité de cette zone et l'urgence d'une attention accrue des décideurs maliens.

Conflit, Djihad, Violence, Discrimination, Crise

L'article examine l'impact persistant du COVID-19 sur le Sahel occidental et le bassin du lac Tchad, mettant en évidence une contraction moyenne du PIB de 2,6 % en 2020 pour les sept pays étudiés, due à la baisse du commerce extérieur et des investissements étrangers. Les secteurs de l'agriculture, des télécommunications et de l'électricité ont mieux résisté, grâce notamment à des subventions. La pandémie a exacerbé la pauvreté, les inégalités et les difficultés d'accès aux soins de santé, en particulier en raison de la perte de revenus et de la fermeture des écoles, affectant les résultats scolaires des enfants. Les mesures de riposte, telles que les fermetures de frontières et les couvre-feux, ont directement impacté les moyens de subsistance, alimentant les tensions sociales. L'article recommande de renforcer les plans de développement nationaux, d'investir dans la production agricole locale et d'améliorer les mécanismes de protection sociale pour promouvoir un avenir inclusif et résilient dans la région.

Économie du développement, Pauvreté, Crise

L'article "Le Sahel central : au cœur de la tempête" de Crisis Group analyse la crise multidimensionnelle qui frappe le Sahel central, englobant le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Cette région est confrontée à une combinaison de conflits armés, d'instabilité politique, de crises humanitaires et de défis environnementaux. Les violences perpétrées par des groupes jihadistes et les tensions intercommunautaires ont entraîné des déplacements massifs de populations, exacerbant une situation humanitaire déjà précaire. Les gouvernements locaux, souvent fragiles, peinent à rétablir la sécurité et à fournir des services de base, tandis que les interventions internationales n'ont pas encore apporté de solutions durables. L'article souligne l'urgence d'une approche intégrée, combinant efforts sécuritaires, développement économique et dialogue politique, pour stabiliser durablement la région.

Conflit, Djihad, Violence, Crise, Insécurité

Les crises multiples au Sahel – conflits armés, instabilité politique et changements climatiques – caractérisent particulièrement les femmes et les filles. Elles sont exposées à des violences sexuelles, mariages forcés et exploitation. L'insécurité a déplacé des millions de personnes, dont 78% de femmes et d'enfants en 2021, perturbant leur accès à l'éducation et aux services essentiels, et renforçant les rôles traditionnels limitant leurs opportunités. Au Mali, les crises exacerbent les réalités sociales conservatrices. Les violences sexuelles, les mariages forcés et les mutilations génitales féminines sont monnaie courante, provoquant de profonds traumatismes. L’accès aux soins de santé, notamment aux services de santé maternelle et reproductive, est limité. En 2022, 1 726 écoles ont été fermées, privant 517 800 enfants d’école, les filles étant particulièrement touchées. Les femmes rurales, responsables de la sécurité alimentaire, subissent directement les impacts du changement climatique sur leur vie quotidienne.Les recommandations portent notamment sur des réponses tenant compte de la dimension de genre, l’amélioration de l’accès des femmes à l’éducation et aux ressources économiques afin de renforcer leur résilience. Il est essentiel de soutenir leur participation active aux efforts de résolution des crises et de promotion du bien-être communautaire. Malgré les difficultés, les femmes font preuve d’une résilience remarquable, essentielle pour un avenir plus sûr et plus prospère.

Éducation, Femmes, Vulnérabilité, Discrimination, Crise

Le Burkina Faso est confronté à une crise humanitaire sans précédent, marquée par une insécurité croissante et des déplacements massifs de populations. 2018, les attaques de groupes armés, notamment dans les régions du Sahel, du Centre-Nord, de l'Est et du Nord, ont forcé plus de deux millions de personnes à fuir leurs foyers, cherchant refuge dans des zones plus sûres. Cette situation exacerbe les tensions entre communautés, en particulier entre éleveurs et agriculteurs, et met une pression supplémentaire sur les ressources naturelles déjà fragilisées par le changement climatique. Les infrastructures de base, telles que les centres de santé et les écoles, sont souvent ciblées, limitant l'accès aux services essentiels pour les populations déplacées. Malgré les efforts des autorités et des organisations humanitaires, l'assistance reste insuffisante face à l'ampleur des besoins, et l'insécurité entrave l'accès à certaines zones affectées.

Gouvernance, Agriculture, Élevage, Sécurité, Violence, Crise, Déplacement forcé

L'article explore l'évolution des mouvements populaires contestataires au Sénégal, un pays marqué par une tradition de mobilisations sociales. Dès l'indépendance, des contestations majeures, comme celles de mai 1968, ont impliqué les jeunes et les syndicats. L'alternance politique en 2000 a éveillé des attentes déçues, entraînant des mouvements comme les manifestations de 2002 à Kolda et celles de 2008 liées aux coupures d'électricité. L'article met en lumière les mouvements « Y'en a marre » et « M23 » de 2011, qui ont mobilisé les jeunes pour contester la candidature controversée d'Abdoulaye Wade à un troisième mandat. Ces mouvements spontanés montrent une jeunesse organisée pour influencer les décisions politiques.

Pouvoir politique, Gouvernance, Jeunesse, Crise