En juillet 2024, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont quitté la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CÉDÉAO) pour ancienne Confédération du Sahel. Cette décision s'inscrit dans un contexte de crises démographiques et climatiques, ainsi que d'insécurité liée au djihadisme. Depuis les années 1970, une diminution des prélèvements a réduit les terres arables, tandis que la population a quintuplé, exacerbant les conflits pour les ressources. Les interventions militaires étrangères, jugées inefficaces, ont conduit à des coups d'État militaires dans ces pays entre 2020 et 2023. Les nouvelles juintes ont alimenté un sentiment anti-français et se sont rapprochées de la Russie. Face aux sanctions de la CÉDÉAO, ces États ont proclamé l'Alliance des États du Sahel en septembre 2023, évoluant vers la Confédération du Sahel en juillet 2024. Cette sécession les expose aux défis de l'enclavement et de la gestion de vastes territoires difficiles à contrôler.

Gouvernance, Coopération régionale

Cette étude explore les dynamiques locales et régionales qui alimentent la résilience des groupes djihadistes au Sahel. Elle analyse la stratégie de groupes tels que Boko Haram, AQMI et l’EIGS, en mettant l’accent sur leur base sociale, économique et idéologique. Loin des analyses globales, l’étude révèle que ces groupes s’appuient davantage sur des logiques communautaires et claniques que sur une coordination internationale. Les frontières poreuses de la région facilitent la circulation des combattants et des idées, tout en limitant la portée des interventions internationales. En soulignant l’importance des réalités locales, l’étude démontre que les insurrections sont davantage liées à la mauvaise gouvernance et à des revendications socio-économiques qu’à une véritable guerre globale contre le terrorisme.

Politique, Parti politique, État, Ressources naturelles, Djihad, Terrorisme, Éducation, Or, Menace, Production de connaissances

Ce texte analyse la participation citoyenne dans les politiques publiques de sécurité au Niger et au Burkina Faso. Il montre que cette implication du citoyen dans la gouvernance sécuritaire a été façonnée par les dynamiques des régimes politiques et les rapports de ceux-ci à l’international. Instrument de régulation politique, la participation citoyenne apparait ainsi comme un site d’observation privilégié des luttes pour le pouvoir et de la fabrique de l’action publique dans les États sous régime d’aide. L’analyse se révèle très féconde sous le prisme des logiques d’extraversion qui caractérisent l’action publique en Afrique.

Politique, Parti politique, État, Ressources naturelles, Sécurité, Or, Sécurité humaine, Social, Recherche, Production de connaissances

L'article « La démocratie à l'épreuve des défis sécuritaires en Afrique : cas du Burkina Faso » analyse l'impact des menaces terroristes sur les acquis démocratiques du Burkina Faso depuis 2015. Il conceptualise la démocratie en englobant la protection des libertés individuelles, la tenue d'élections libres et équitables, et les mécanismes de freins et contrepoids entre les institutions étatiques. L'étude démontre que, bien que la violence terroriste ait fragilisé la démocratie burkinabè, celle-ci fait preuve de résilience. L'insécurité, loin de mettre un terme à la démocratisation, ouvre de nouvelles perspectives pour sa dynamisation. L'article souligne également l'importance de maintenir le fonctionnement des institutions publiques et de résister aux restrictions des libertés individuelles, même en période de crise sécuritaire.

Gouvernance, Sécurité, Démocratie, Transition, Liberté

Cet article analyse l'intégration des prévisions climatiques saisonnières dans les systèmes de protection sociale adaptative (PSA) au Sahel. Les auteurs soulignent que les communautés de la région dépendent fortement des précipitations saisonnières pour leurs moyens de subsistance. En combinant les prévisions climatiques avec des informations sur les moyens de subsistance, il est possible de déclencher des actions avant qu'un choc ne survienne, réduisant ainsi le temps nécessaire pour évaluer les besoins avant de fournir une réponse. Le Programme de protection sociale adaptative du Sahel (SASPP) de la Banque mondiale est mis en avant comme une initiative majeure visant à renforcer la résilience des populations face aux aléas climatiques. La Mauritanie, en tant que l'un des six pays ciblés par le SASPP, participe activement à cette initiative, mettant en œuvre des systèmes de protection sociale adaptative pour aider les populations vulnérables à mieux faire face aux chocs climatiques. L'article identifie également des défis, notamment la variabilité de la qualité des prévisions climatiques et la difficulté à intégrer ces prévisions dans les systèmes d'alerte précoce existants. Les auteurs recommandent une collaboration renforcée entre les parties prenantes, une meilleure compréhension des impacts climatiques sur les moyens de subsistance et un investissement soutenu dans la recherche et les services climatiques.

Changement climatique, Sécurité alimentaire, Protection sociale adaptative

L'article intitulé "Risques climatiques et sécurité alimentaire et nutritionnelle au Niger : cartographie des impacts et des besoins de résilience" analyse les effets des changements climatiques sur la sécurité alimentaire dans trois régions du Niger. Les auteurs identifient la sécheresse comme le principal risque, entraînant des baisses de production agricole, une diminution du cheptel et la disparition d'espèces arboricoles de valeur. Ces impacts aggravent l'insécurité alimentaire et la pauvreté. Les facteurs de vulnérabilité des ménages ruraux incluent la dégradation des terres, la pauvreté et le caractère rudimentaire des activités agropastorales. L'étude propose des référentiels de résilience, classés en quatre groupes (V1, V2, V3, V4), pour guider des réponses efficaces face aux risques climatiques.

Changement climatique, Sécurité, Sécurité alimentaire

L'article examine les risques agroclimatiques affectant l'agriculture pluviale dans l'ouest du Niger, en combinant perceptions communautaires et données météorologiques. Les communautés identifient la fin précoce des pluies, les vents de sable en début de saison et les séquences sèches comme les principaux risques climatiques. Ces perceptions concordent avec les analyses de données observées, sauf pour la fin précoce des pluies, où une amélioration est notée mais reste imperceptible pour les communautés en raison de la variabilité climatique. Les impacts immédiats incluent des pertes de semis et de récoltes, favorisant l'insécurité alimentaire et l'affaiblissement du bétail. Bien que des stratégies d'adaptation, telles que l'utilisation de variétés améliorées et des techniques de conservation des eaux et des sols, soient mises en place, les communautés demeurent vulnérables face à ces phénomènes. L'étude suggère que des stratégies d'adaptation ciblées sur les risques identifiés aideraient à atténuer les effets du changement climatique sur l'agriculture pluviale au Sahel.

Agriculture, Changement climatique

Cet article explore la formation de l'État au Sahel à travers le prisme du modèle « belliciste » de Charles Tilly, en mettant l'accent sur la guerre contre le terrorisme et ses impacts. En se focalisant sur le Burkina Faso, il montre une dynamique double : d'une part, la guerre renforce les capacités coercitives et ravive le projet national ; d'autre part, elle affaiblit l'État par sa patrimonialisation et son hybridation. Le contexte sahélien confirme en partie les théories de Tilly, mais révèle aussi un État distinct, qui s'éloigne du modèle wébérien idéal. Les politiques sécuritaires internationales et la gestion des groupes d'autodéfense contribuent à cette complexité, exposant l'État à des défis internes et externes. Enfin, si la guerre accélère la formation étatique, elle exacerbe également les tensions sociopolitiques et l'informalité administrative.

Politique, Parti politique, État, Ressources naturelles, Sécurité, Conflit, Éducation, Or, Sécurité humaine, Menace

L'article de Jabir Touré, publié dans la Revue internationale des francophonies, analyse les efforts des pays francophones du Sahel dans la lutte contre le terrorisme, en se concentrant sur le G5 Sahel. Créé en 2014 par le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, le G5 Sahel est une organisation intergouvernementale visant à renforcer la sécurité et le développement dans la région. Malgré le soutien international, notamment de la France avec l'opération Barkhane, et la création de la Task Force Takuba en 2020, la force conjointe du G5 Sahel peine à atteindre sa pleine capacité opérationnelle. Les groupes terroristes, tels que le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) et l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS), ont étendu leur influence, rendant l'année 2019 particulièrement meurtrière. Cependant, depuis le Sommet de Pau en janvier 2020, une meilleure coordination entre les forces nationales et leurs partenaires a permis d'inverser partiellement le rapport de force sur le terrain.

Politique, Parti politique, État, Ressources naturelles, Paix, Justice, Conflit, Djihad, Terrorisme, Or