L'article du Groupe URD (2023) analyse les obstacles entravant l'accès des adolescentes tchadiennes aux soins de santé reproductive. Les infrastructures sanitaires, souvent vétustes et mal situées, découragent leur fréquentation par les jeunes. Les normes sociales et les suspicions entourant la sexualité prémaritale dissuadent les adolescentes de solliciter des services de contraception, de peur d'être stigmatisées. Le taux d'utilisation de la contraception reste faible, avec seulement 8 à 9 % des femmes en âge de procréer y ayant recours. Les grossesses précoces sont courantes, en partie à cause du mariage des mineures. Les avortements clandestins, souvent pratiqués dans des conditions dangereuses, entraînent des complications graves. Les violences basées sur le genre sont répandues, avec une femme sur trois ayant subi des violences physiques depuis l'âge de 15 ans. Le taux de prévalence du VIH est de 1,2 %, avec une séropositivité plus élevée chez les femmes, notamment les adolescentes.

Gouvernance, Genre, Éducation, Santé

L'article intitulé "L'union malheureuse du Nigéria : comment l'insécurité croissante menace l'avenir du pays" analyse la dégradation de la situation sécuritaire au Nigéria. Il souligne que des attaques récentes, comme celle contre le quartier général de la police et une prison dans l'État d'Imo, illustrent la perte de contrôle de l'État sur la violence. Les auteurs identifient plusieurs facteurs contribuant à cette instabilité, notamment la montée des mouvements sécessionnistes, l'insécurité alimentaire, le chômage élevé et la corruption endémique. Ils mettent en garde contre les risques d'une désintégration nationale si des mesures urgentes ne sont pas prises pour renforcer la gouvernance et répondre aux besoins socio-économiques de la population.

Gouvernance, Agriculture, Élevage, Conflit, Djihad, Pauvreté, Insécurité

L'article souligne la nécessité d'une approche intégrée combinant sécurité et développement pour stabiliser le Sahel, notamment le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Il met en avant le potentiel de croissance de la région, menacé par l'insécurité croissante et une démographie en forte expansion. Les experts rejettent les perspectives pessimistes, estimant que des investissements dans la paix et le développement coûteraient moins cher que de gérer les conséquences d'une crise prolongée. Ils appellent à une collaboration entre chercheurs, diplomates, militaires, humanitaires et acteurs du développement pour définir des réponses efficaces. L'article souligne également l'évolution des formes de violence en Afrique de l'Ouest, avec l'émergence de conflits électoraux, d'insurrections armées et de banditisme, souvent liés au trafic de drogue, d'armes et à l'extrémisme. religieux.

Gouvernance, Économie du développement, Sécurité, Développement

Le manque de pâturages dans le Ferlo est aujourd’hui la préoccupation majeure des éleveurs et des différents acteurs du développement dans la zone sylvopastorale, si bien qu’il apparait comme le principal symptôme (re)connu, presque habituel, des crises cycliques qui affectent le pastoralisme au Sénégal. En apparence, cette situation peut être interprétée comme une banale « tragédie des communs », caractérisée par une augmentation significative de la pression sur la ressource, elle-même peu et mal gérée dès lors qu’elle appartient à tous, et dont la régénération est par ailleurs obérée par des facteurs aussi bien naturels (dérèglement climatique) qu’anthropiques (surpâturage, progression du front agricole). Toutefois, dans cette situation comme dans d’autres, la tragédie des communs est un schéma interprétatif lacunaire voire simpliste, focalisant essentiellement les attentions sur les effets considérés comme délétères de la démographie animale et ceux de la gestion communautaire des pâturages. Une analyse plus fine des différents facteurs en cause dans cette « crise des pâturages » et l’observation des stratégies adaptatives des éleveurs et des réponses proposées par les structures de soutien au secteur (cultures fourragères, compléments alimentaires notamment) conduisent à formuler d’autres hypothèses : la pénurie fourragère n’est-elle pas avant tout la conséquence inévitable mais sous-estimée d’une longue suite d’interventions en matière d’hydraulique pastorale ? Cette crise ne traduit-elle pas aussi l’essoufflement de l’ensemble du modèle d’élevage pastoral et les prémices d’une transformation profonde (et peut-être radicale) dont les perspectives restent incertaines ? Plutôt qu’une tragédie à la fin inéluctable, ne faut-il pas l’envisager comme un moment charnière pour le Ferlo et pour l’élevage pastoral tel qu’il existe dans les conditions actuelles ?

Pastoralisme, Élevage, Crise

L'article souligne l'inefficacité des réponses purement sécuritaires face à la crise au Sahel. Malgré l'adoption par la CEDEAO d'un plan de 1 milliard de dollars pour renforcer les forces armées, la situation sécuritaire et humanitaire continue de se détériorer, notamment dans les régions du Liptako-Gourma et du bassin du lac Tchad. Les causes profondes de l'insécurité sont attribuées à la marginalisation des communautés, à une gouvernance déficiente et aux effets du changement climatique. L'article plaide pour une approche politique incluant le dialogue avec les communautés locales, l'amélioration de la gouvernance, l'accès à une justice équitable et la prise en compte des enjeux climatiques, afin de parvenir à une paix durable.

Sécurité, Paix, Conflit, Coopération

L'article souligne l'urgence de stabiliser le Sahel pour préserver l'avenir de l'Afrique. Il met en lumière la vulnérabilité croissante de la région, marquée par l'insécurité, l'effondrement des États et le désenchantement des jeunes. Des attaques récentes au Mali et au Burkina Faso illustrent cette détérioration. L'auteur appelle à une mobilisation des intellectuels africains pour conseiller et soutenir les États en difficulté, au-delà des seules interventions militaires étrangères. Il insiste sur la nécessité d'une solidarité active, notamment envers le Mali et le Burkina Faso, et exhorte les sociétés civiles africaines à initier des actions fortes pour recentrer le continent sur ses priorités. L'objectif est de contrer l'expansion de la violence et de l'insécurité, afin de permettre à l'utopie africaine de se réaliser.

Gouvernance, Insécurité, Coopération régionale

L'article d'Amnesty International de 2021, intitulé « Je n'ai plus rien, à part moi-même », examine l'impact croissant du conflit sur les enfants dans la région de Tillabéri, au Niger. Les violences perpétrées par des groupes armés, notamment l'État islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), ont entraîné la fermeture de nombreuses écoles, privant les enfants de leur droit à l'éducation. Ces enfants sont également exposés à des traumatismes psychologiques en raison des attaques violentes, des déplacements forcés et de l'insécurité alimentaire. Le rapport souligne la nécessité urgente pour les autorités nigériennes et la communauté internationale de protéger les droits des enfants, de garantir leur accès à l'éducation et de fournir un soutien psychosocial adapté.

Sécurité, Conflit, Pauvreté

L'article "Centre du Mali : enjeux et dangers d'une crise négligée" analyse la situation des régions centrales du Mali, notamment Mopti et Ségou, où la communauté peule exprime des revendications sociales et politiques souvent réduites à des questions sécuritaires. Face à cette marginalisation, certains rejoignent des groupes djihadistes qui promettent justice, protection et opportunités économiques. L'étude, basée sur des enquêtes communautaires, met en lumière les causes profondes du malaise régional et propose des pistes pour une stratégie de prévention des conflits, mettant en valeur la fragilité de cette zone et l'urgence d'une attention accrue des décideurs maliens.

Conflit, Djihad, Violence, Discrimination, Crise

L'article de WATHI souligne les défis majeurs de la prise en charge de la santé mentale en Afrique de l'Ouest. Les troubles neuropsychiatriques représentent 18 % de la charge globale de morbidité dans la région, mais les États y consacrent moins de 1 % de leur budget de santé. Cette situation est aggravée par le manque de personnel qualifié et d'infrastructures adaptées. Les croyances culturelles et la stigmatisation associées aux maladies mentales freinent également l'accès aux soins. Pour améliorer la situation, l'article recommande une meilleure formation des professionnels de santé, une sensibilisation accrue du public et une intégration des services de santé mentale dans les soins de santé primaires.

Politique publique, Santé mentale