Ce rapport de l’ADEA, publié par WATHI, analyse les stratégies mises en place par douze pays africains pour assurer la continuité de l’éducation pendant la pandémie de COVID-19. Face à la fermeture des écoles, les gouvernements ont adopté des mesures d’urgence telles que l’enseignement par la radio, la télévision et les plateformes numériques (Zoom, Google Classroom, WhatsApp, etc.). Malgré ces efforts, des défis majeurs persistent : manque d’infrastructures, inégalités d’accès, inclusion des apprenants vulnérables et absence de contenus accessibles à tous. Certains pays, comme le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Maroc et l’Afrique du Sud, ont introduit des initiatives spécifiques pour réduire les inégalités. Le rapport conclut sur la nécessité de renforcer les compétences, la collaboration public-privé et l’investissement dans l’enseignement à distance pour faire face à de futures crises éducatives.

Gouvernance, Inégalité, Éducation, Politique publique, Santé publique, Inclusion

Ce podcast de WATHI, produit en partenariat avec l’ambassade d’Irlande au Sénégal, s’appuie sur le Rapport mondial sur les enseignants 2024 de l’UNESCO et met en lumière les conditions de vie précaires des enseignants en Afrique de l’Ouest. Les intervenants soulignent que la faiblesse des salaires, les classes surchargées et le manque d’accompagnement psychosocial compromettent la qualité de l’enseignement. Malgré quelques réformes positives revalorisation salariale en Côte d’Ivoire, statut particulier au Burkina Faso, intégration d’enseignants en Guinée les défis restent considérables. Les experts plaident pour une meilleure formation initiale et continue, une gestion transparente des effectifs et une reconnaissance réelle du métier d’enseignant. Le débat conclut que l’investissement dans le bien-être et la valorisation des enseignants est essentiel pour assurer l’avenir éducatif de la région.

Gouvernance, Éducation, Politique publique

Le Rapport économique 2023 – Côte d’Ivoire, publié par l’Ambassade de Suisse en Côte d’Ivoire (juin 2024), montre que l’économie ivoirienne a maintenu une croissance robuste malgré les chocs mondiaux (COVID-19, crise Russie-Ukraine). En 2022, sa croissance a atteint 6,9 %, puis 6,5 % en 2023. L’inflation est redescendue à 4,4 % en 2023, et le déficit budgétaire a été réduit à 5,2 % du PIB. Cependant, la dette publique s’élève à environ 58 % du PIB, proche des limites fixées par l’UEMOA. Le rapport souligne les défis de l’économie informelle (environ 90 % du PIB) et l’importance de la formalisation pour accroître les recettes. Sur les exportations, l’augmentation des produits transformés (cacao, cajou, or) est notable, tandis que les importations restent dominées par les combustibles, machines et biens industriels. Le rapport recommande de renforcer les infrastructures, améliorer le climat des affaires, digitaliser l’économie et lutter contre la corruption afin de soutenir une croissance durable.

Gouvernance, Économie du développement, Dette publique, Inflation, Croissance économique

L’étude d’Afrobaromètre, réalisée par Joseph Koné, explore les déterminants de la désobéissance fiscale en Côte d’Ivoire dans un contexte de forte croissance économique post-crise. Malgré l’augmentation des recettes publiques (+61 % entre 2013 et 2019), la confiance des citoyens envers le système fiscal demeure fragile. Les résultats montrent que ni la pauvreté ni la perception de la corruption n’expliquent directement la désobéissance fiscale. En revanche, deux facteurs inattendus apparaissent : l’accès perçu à l’information publique et une forte identification nationale augmentent la probabilité de désobéissance, peut-être comme forme de contestation civique. Les Ivoiriens qui jugent les services publics efficaces sont moins enclins à refuser l’impôt, tandis que ceux qui doutent de l’écoute de leurs élus se montrent plus réticents. L’auteur conclut que le civisme fiscal repose sur la confiance, la transparence et la redevabilité des institutions.

Gouvernance, Pauvreté, Transparence, Fiscalité

Cet article examine le rôle des établissements d’enseignement professionnel militaire (EEPM) dans la promotion d’armées africaines professionnelles et apolitiques. Le besoin de renforcer ces institutions s’est accentué face à la politisation croissante des armées et à la multiplication des coups d’État depuis 2020 (Burkina Faso, Tchad, Guinée, Mali, Soudan). L’Afrique compte plus de 118 écoles militaires, dont des Écoles de Guerre, d’état-major et des académies militaires réparties sur le continent. Cependant, la présence de ces établissements ne garantit pas automatiquement un professionnalisme accru : leur efficacité dépend des programmes, de la culture démocratique inculquée et de l’intégration civilo-militaire. Les jeunes officiers africains expriment un fort idéal de service public, mais cet idéal doit être soutenu par des curricula solides. L’article recommande un renforcement qualitatif de ces formations, adapté aux contextes budgétaires, et encourage la coopération régionale pour consolider le professionnalisme militaire.

Politique, Parti politique, Pouvoir, État, Ressources naturelles, Sécurité, Conflit, Or, Sécurité humaine, Menace

L’article met en lumière l’importance stratégique croissante de la coopération spatiale en Afrique. Les satellites et technologies spatiales apportent déjà des contributions concrètes à la sécurité (surveillance des frontières, lutte contre la pêche illégale, prévention des catastrophes), à l’économie (télécommunications, agriculture de précision, urbanisme) et au développement social (éducation en ligne, télémédecine, réduction de la fracture numérique). Toutefois, la fragmentation des initiatives nationales limite leur efficacité. L’auteur insiste sur le rôle clé de l’Agence spatiale africaine (AfSA), inaugurée en avril 2025, pour harmoniser les politiques, mutualiser les infrastructures et renforcer la coopération continentale et internationale. Les partenariats avec l’Union européenne, la Chine, la Russie et les États-Unis sont mentionnés comme leviers de capacité, mais l’autonomie africaine doit primer. L’espace apparaît non comme un luxe, mais comme une nécessité stratégique pour la souveraineté, la sécurité alimentaire et la résilience climatique du continent.

Politique, Parti politique, État, Économie du développement, Ressources naturelles, Sécurité, Éducation, Développement, Or, Sécurité humaine

L’article « Une politique de subvention des prix des engrais pour atténuer les effets climatiques sur les femmes et sur la sécurité alimentaire au Cameroun », publié par Partnership for Economic Policy en juillet 2023, étudie l’impact potentiel d’une politique de subvention des engrais agricoles pour contrer les effets négatifs du changement climatique, en particulier pour les femmes rurales et la sécurité alimentaire. Les auteurs (Célestin Sikube Takamgno, Nina Fotso Maya, Yselle F. Malah Kuete, Francine M. Petga, Pierre J. Nguetse Tegoum, Alain P. Yankap Noutanewo) montrent que le Cameroun connaît une hausse des températures, une diminution des pluies et une plus grande variabilité climatique depuis les décennies récentes. Le pays fait face à une insécurité alimentaire croissante, touchant particulièrement les ménages dirigés par des femmes. Les simulations indiquent que la subvention des engrais pourrait accroître la production agricole, augmenter les revenus des ménages, surtout féminins, et réduire la dépendance aux importations alimentaires. Deux scénarios de financement sont explorés : déficit public ou réduction équivalente de la subvention aux produits pétroliers. Les auteurs recommandent d’orienter les gains issus de la libéralisation des prix pétroliers vers les engrais, et de mettre en place un mécanisme progressif de subvention ciblée sur les femmes.

Gouvernance, Agriculture, Changement climatique, Sécurité alimentaire, Femmes

L’article, basé sur une enquête d’Afrobaromètre, révèle que la majorité des Camerounais dénonce la gestion économique du gouvernement : 78 % se disent insatisfaits. Le contexte social est marqué par une pauvreté vécue élevée (38 %) et modérée (43 %), avec des disparités selon le niveau d’éducation, l’âge et la région. Près de 84 % des répondants ont souffert d’un manque de revenus liquides, 70 % d’eau potable, 57 % d’accès à la nourriture ou aux soins médicaux, et 49 % d’accès aux combustibles. La crise mondiale (pandémie, guerre en Ukraine) est pointée comme un facteur aggravant. En outre, les populations urbaines, les plus instruites, ou les habitants du littoral et des zones anglophones sont plus critiques à l’égard des performances économiques. L’article souligne l’urgence pour le gouvernement de renforcer ses actions pour améliorer les conditions de vie, restaurer la confiance citoyenne et répondre aux attentes en matière d’emploi et de réduction des inégalités.

Gouvernance, Économie du développement, Pauvreté

L’article « Défis à l’éducation des filles : la précarité menstruelle en milieu scolaire » publié par WATHI explore comment les difficultés liées à la gestion de la menstruation dans les écoles constituent un obstacle important à la scolarisation des filles. Il souligne que beaucoup de jeunes filles manquent de moyens pour s’acheter des protections hygiéniques, ou n’ont pas accès à des installations sanitaires adéquates dans les écoles. Cela les conduit à s’absenter durant leurs règles, ce qui compromet leur continuité scolaire et leur réussite académique. L’article insiste également sur les stigmates culturels et tabous entourant la menstruation, qui renforcent l’exclusion des filles à l’école. Pour pallier ces défis, il propose de mettre en place des programmes de sensibilisation, garantir l’accès à des installations hygiéniques dans les établissements scolaires, et intégrer la question menstruelle dans les politiques éducatives et de genre.

Genre, Pauvreté, Femmes, Santé, Hygiène