Cet article étudie la capacité des techniques d’intelligence artificielle à prédire l’occurrence de conflits armés interétatiques en Afrique de l’Ouest. À partir d’un vaste jeu de données couvrant la période 1981-2018 et incluant 16 pays de la région, trois modèles de machine learning ont été testés : forêt aléatoire, régression logistique et arbre de décision. Les résultats montrent que le modèle de forêt aléatoire est le plus performant (précision 98 %, rappel 83 %). Les principaux facteurs prédictifs identifiés sont les différences de niveaux démocratiques entre pays et le partage de frontières, tandis que les dépenses militaires apparaissent moins déterminantes. L’étude souligne un risque accru de conflits pour certains dyades, notamment Guinée–Sierra Leone et Côte d’Ivoire–Burkina Faso. Ces travaux mettent en évidence l’intérêt des modèles prédictifs pour concevoir des systèmes d’alerte précoce, tout en rappelant les limites liées à la disponibilité et à la mise à jour des données.

État, Sécurité, Paix, Conflit, Violence politique, Éducation, Menace, Sciences sociales, Recherche, Production de connaissances, Intelligence artificielle

Ce cahier de recherche examine comment les réformes politiques – législatives, juridiques et institutionnelles – liées aux engagements internationaux ont évolué dans les secteurs de l’éducation de base, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en Côte d’Ivoire. À partir de données primaires (entretiens avec des acteurs clés dans les ministères et ONG) et secondaires (bases de la CEDEAO, de l’Union africaine, des ministères), l’étude montre que les résolutions intégrées ont permis de réduire considérablement les inégalités entre filles et garçons dans l’enseignement de base. Des progrès sont aussi visibles dans l’enseignement supérieur, malgré des défis persistants : absence de données désagrégées selon le genre, manque de suivi qualitatif, et difficultés à maintenir la parité dans les cursus ou la recherche. L’auteure offre des recommandations pour renforcer les politiques de genre, notamment en améliorant la collecte de données, en assurant une meilleure synergie institutionnelle, et en valorisant les diplômées dans le monde professionnel.

Gouvernance, Genre, Éducation, Politique publique

L’article « La démocratie substantive : une alternative pour les sociétés de la résignation et du musellement » analyse l’érosion démocratique en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Jean-Marc Segoun met en lumière des régimes « hybrides », civils comme militaires, qui maintiennent leur pouvoir par la gérontocratie, le clientélisme, la militarisation et l’usage coercitif du droit. Ces régimes produisent peur et résignation, réduisent l’opposition au silence et limitent les libertés fondamentales. Des exemples récents incluent la dissolution des partis politiques au Mali, la répression au Burkina Faso, les restrictions en Côte d’Ivoire et le verrouillage du pouvoir au Cameroun. L’auteur appelle à repenser la place de la société civile, non plus comme force neutre, mais comme acteur politique porteur d’alternatives, s’appuyant sur des réseaux et de nouvelles pratiques démocratiques adaptées aux contextes de musellement. Cette « démocratie substantive » permettrait de dépasser les régimes moribonds et de renouveler la pensée politique.

Gouvernance, Démocratie, Société civile

L’article « L’expertise, le pragmatisme et la bienveillance au service de l’entrepreneuriat féminin : l’expérience du Women Investment Club (au Sénégal et en Côte d’Ivoire) » publié par WATHI Think Tank le 10 août 2025, relate la création du Women Investment Club (WIC), initié en 2015 par un petit groupe de femmes influentes comme Madjiguène Sock, Thiaba Camara Sy, Seynabou Seck et la regrettée Alassane Athia Wade. L’objectif était de bâtir un écosystème de soutien à l’entrepreneuriat féminin via l’accès au financement et aux compétences. En 2016, le WIC est officiellement lancé, réunissant 250 millions de francs CFA d’investissements. Aujourd’hui, au Sénégal, il mobilise environ 1,5 milliard de francs CFA et rassemble 105 membres, tandis qu’en Côte d’Ivoire, WIC compte 65 femmes. WIC Capital, créé en 2019, est un fonds d’investissement dédié aux entreprises féminines. Depuis 2020, WIC Académie complète le dispositif en offrant formation et mentorat. Cette initiative incarne une démarche rigoureuse, bienveillante et pragmatique pour combler les écarts financiers.

Gouvernance, Femmes, Entrepreneuriat, Inclusion, Formation

Le Bulletin bimestriel de surveillance pastorale au Sahel (n°32, avril-mai 2025) décrit une période de soudure marquée par une forte diminution des ressources fourragères et un tarissement des eaux de surface. Les mouvements de transhumance sont globalement limités, mais ponctués de départs ou arrivées massifs, souvent forcés par l’insécurité. Cette rareté localisée entraîne de fortes concentrations de bétail, une dégradation de l’état corporel des animaux et des suspicions de maladies (botulisme, peste des petits ruminants, avitaminose). Les prix des céréales et du bétail sont en hausse, avec des termes de l’échange défavorables aux éleveurs. Des vols de bétail persistent, particulièrement dans les zones à forte concentration et dans la région de Gao. Les situations varient selon les pays, avec des ressources pastorales parfois suffisantes (Mauritanie, Côte d’Ivoire) mais souvent déficitaires (Mali, Burkina Faso, Niger, Sénégal), entraînant des tensions économiques et sanitaires.

État, Pastoralisme, Élevage, Ressources naturelles, Sécurité, Éducation, Or, Sécurité humaine, Information, Insécurité

Le podcast analyse la candidature de Paul Biya, 92 ans, pour un huitième mandat présidentiel au Cameroun, soulignant son absurdité et ses implications dangereuses. Dirigeant depuis 1982, Biya est l’un des plus anciens chefs d’État au monde. L’élection d’octobre 2025 risque de se dérouler dans des conditions peu crédibles, avec une résistance accrue, y compris au sein de son parti, et un fort risque de violences. À moyen terme, le scénario le plus probable est une succession anticonstitutionnelle, possiblement militaire, aux conséquences régionales graves, compte tenu des frontières avec six pays instables. L’auteur insiste sur la responsabilité des élites politiques, économiques et sociales qui encouragent ces dérives. Il conclut en rappelant que, malgré cette crise politique, de nombreuses initiatives citoyennes et organisations camerounaises œuvrent pour l’éducation, l’innovation et le bien commun.

Politique, Gouvernance, Élection, Instabilité

Le bulletin de surveillance pastorale (avril-mai 2025) sur le nord de la Côte d’Ivoire, élaboré par ACF, RBM et OPEN-CI, met en évidence des conditions pastorales fragiles malgré une amélioration liée au début de la saison des pluies. Les pâturages et ressources en eau restent insuffisants dans certaines zones, sous pression de la transhumance, des réfugiés et des tensions foncières. L’état d’embonpoint du bétail est globalement passable, mais des maladies animales persistent. Les vols de bétail et conflits intercommunautaires, accentués par l’insécurité transfrontalière, perturbent les circuits de transhumance. Les marchés sont ouverts, mais connaissent des fluctuations importantes de prix, affectant les termes de l’échange au détriment des éleveurs, notamment dans le Tchologo. Les recommandations portent sur le renforcement de la sécurité, la gestion concertée des ressources, la prévention des conflits et l’appui à la résilience pastorale.

Pouvoir, État, Pastoralisme, Élevage, Ressources naturelles, Sécurité, Conflit, Éducation, Or, Sécurité humaine, Marché, Transhumance

La fiche pays « Niger », publiée le 17 juillet 2025 par la plateforme PASAS, propose une analyse thématique de 335 références portant sur le Niger. Six grands axes structurent le contenu : gouvernance et institutions, sécurité et conflits, paix et médiation, éducation et genre, développement économique, et environnement. La gouvernance y est marquée par des reconfigurations régionales (AES, CEDEAO), une montée du sentiment anti-français et une gouvernance militarisée. Sur le plan sécuritaire, la crise sahélienne et les zones frontalières dominent, avec des analyses sur le djihadisme, les armées, et les groupes d’auto-défense. Les volets paix et cohésion explorent la résilience, le rôle des femmes et des justices traditionnelles. L’éducation, la santé mentale, et les enjeux de genre sont aussi abordés, avec une attention particulière aux jeunes. Enfin, les défis liés au changement climatique, au pastoralisme et à l’orpaillage illustrent la complexité des enjeux écologiques.

Politique, Parti politique, Gouvernance, Environnement, Ressources naturelles, Sécurité, Développement, Or, Sécurité humaine, Sciences sociales, Recherche, Production de connaissances

Le rapport 2024 de l’ANSSI Côte d’Ivoire, présenté par le Colonel Major Guelpetchin Ouattara, révèle une forte augmentation des plaintes de cybercriminalité, passant de 6 579 en 2022 à 12 100 en 2024 (+84 %) CIOMAG. Les principaux incidents identifiés sont l’atteinte à la dignité humaine, l’escroquerie en ligne, l’usurpation d’identité, les atteintes à l’honneur/image, et la spoliation de comptes numériques. Bien que le nombre d’affaires augmente, les pertes financières chutent de 9,2 à 6,9 milliards FCFA, grâce à une coopération renforcée entre l’ANSSI, les banques et les services de cyberdéfense. Créée en octobre 2024, l’ANSSI centralise la cybersécurité nationale, fusionnant plusieurs entités comme le CI‑CERT, le SOC national, le Centre CLI et le CFAD, avec un taux de résolution de 68 % sur les plaintes. En 2025, face aux élections, les efforts se maintiendront via la surveillance, la sensibilisation citoyenne et la coopération internationale pour contrer les cybermenaces électorales.

Gouvernance, Sécurité, Élection, Coopération, Menace, Cybercriminalité, Cybersécurité