Ce panel organisé par Afrikajom Center a réuni intellectuels, chercheurs et militants pour analyser le retour des coups d’État militaires en Afrique de l’Ouest. Les échanges ont mis en évidence les failles des transitions démocratiques, l’usure du modèle de la Baule, l’échec des gouvernances civiles à répondre aux aspirations citoyennes, et le rôle controversé de la CEDEAO, perçue comme illégitime. Les intervenants ont pointé la militarisation des transitions politiques, la corruption, l’instrumentalisation des constitutions, la faiblesse de l’État de droit et la crise de la représentation. Gilles Yabi, Ndioro Ndiaye et Abdoulaye Bathily ont insisté sur l’éthique, la formation des militaires et les enjeux géopolitiques. Le rapport appelle à un renouveau démocratique fondé sur des solutions endogènes, la limitation des mandats, des institutions crédibles et une meilleure intégration citoyenne dans les mécanismes de gouvernance régionale.

Gouvernance, Démocratie, Crise, Réforme, Coup d'État

Dans cet entretien, la Dre Oumoul Khairy Coulibaly Tandiang, enseignante-chercheure à l’École supérieure d’économie appliquée (ESEA), souligne que la priorité au Sénégal est de s’attaquer aux inégalités sociales, économiques et territoriales. Elle met en avant la nécessité de réformes urgentes, notamment la révision du Code de la famille pour éliminer les articles discriminatoires envers les femmes, tels que ceux concernant la recherche de paternité et le mariage des mineures. Elle insiste également sur l'importance d'améliorer l'accès des femmes au foncier, en rappelant leur rôle crucial dans la production agricole. Par ailleurs, elle aborde la question migratoire, appelant à une approche basée sur les réalités africaines plutôt que sur les perceptions occidentales. Enfin, elle plaide pour une meilleure répartition des services publics, une réduction du coût de la vie et une amélioration de la sécurité routière, afin de garantir le bien-être collectif.

Migration, Inégalité, Femmes, Foncier, Réforme, Services publics

Le rapport intitulé « Réforme et gouvernance de la sécurité au Sénégal », rédigé par le Colonel Babacar Diouf et publié par l'African Security Sector Network (ASSN) le 22 janvier 2024, examine l'évolution historique et l'état actuel de la Gouvernance du Secteur de la Sécurité (GSS) au Sénégal. Il analyse les composantes clés du secteur, notamment l'Armée, la Gendarmerie, la Police, les Forces spéciales, les Services de renseignement et le Secteur pénitentiaire. L'article souligne les réformes majeures entreprises depuis l'indépendance pour renforcer les capacités des forces armées et met en lumière les défis contemporains auxquels le pays est confronté en matière de sécurité.

Gouvernance, Sécurité, Réforme

Malgré l'amélioration de certains indicateurs, le système de santé nigérien demeure précaire et reste dominé par une logique de « médecine inhospitalière ». Cette fragilité s'explique en grande partie par la prédominance de dispositifs d'intervention et de politiques publiques largement dictés et financés par les bailleurs internationaux, souvent éloignés des dynamiques locales et des réalités opérationnelles des services de santé. Toutefois, dans ce contexte contraint, certaines structures se distinguent par la qualité des soins qu'elles dispensent. Elles ont pour particularité d'être portées par des acteurs locaux engagés, véritables « réformateurs de l'ombre », qui conçoivent des solutions pragmatiques et contextuellement adaptées aux dysfonctionnements quotidiens. À partir d'une enquête ethnographique, cet article examine les logiques d'innovation à l'œuvre dans ces espaces marginales de transformation. En s'appuyant sur une recherche opérationnelle, il plaide pour une reconnaissance et un appui s'accumule à ces dynamiques de réforme ascendante, susceptibles de constituer une alternative crédible – ou à tout le moins un complément nécessaire – aux approches conventionnelles d'amélioration des systèmes de santé.

Politique, Gouvernance, Administration publique, Santé, Réforme, Politique publique

Cet article propose une analyse approfondie des défis sécuritaires du Burkina Faso post-2014, après la chute du président Compaoré. Il met en lumière les failles structurelles des forces de défense et de sécurité, le rôle controversé du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la montée du terrorisme, et la prolifération des groupes d'autodéfense (Kogl-wéogo). L'étude détaille les problèmes d’équipement, de coordination et de formation des forces nationales, ainsi que la politisation de l’armée. Elle souligne aussi les tentatives de réforme, incluant la dissolution du RSP, l’émergence de l’Agence nationale du renseignement et les réformes proposées par la société civile. L’article conclut en plaidant pour une armée professionnelle, républicaine et désengagée du pouvoir politique.

Politique, Parti politique, État, Ressources naturelles, Sécurité, Terrorisme, Or, Activité militaire, Sécurité humaine, Réforme

L'article examine les mécanismes de contrôle financier dans le secteur de la sécurité au Sahel, dans un contexte marqué par une instabilité politique et sécuritaire croissante. Il souligne la nécessité d'améliorer la gouvernance et la transparence des dépenses allouées aux forces de sécurité pour renforcer la confiance des citoyens. Les réformes impliquent une coopération étroite entre les parlements, les institutions de contrôle, la société civile et les médias. Une attention particulière est accordée aux défis structurels comme le manque d'efficacité des cadres juridiques et l'application limitée des mécanismes existants. Les enseignements sont issus des évaluations réalisées au Mali, au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger plaident pour des pratiques financières rigoureuses et inclusives.

Gouvernance, Sécurité, Gestion de sécurité, Réforme

L'article revient sur les élections législatives de 2024 au Sénégal, marquées par des tensions politiques et une configuration parlementaire inédite. Après la victoire de Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle de mars 2024, l'objectif est de s'assurer une majorité parlementaire pour mettre en œuvre les réformes promises, notamment en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption. Les enjeux majeurs incluent la consolidation du pouvoir présidentiel et la modernisation des infrastructures. Le scrutin, au scrutin mixte majoritaire et proportionnel, vise à renouveler les 165 sièges de l'Assemblée nationale tout en rompant la cohabitation politique héritée des élections de 2022.

Pouvoir, Gouvernance, Élection, Réforme

L'article « Burkina Faso : repenser l'administration du territoire et la planification du développement (première partie) » analyse les crises sociales, politiques et sécuritaires du pays, attribuées à une gouvernance inefficace et à un développement local inadéquat. Il propose une réforme de l'administration territoriale, suggérant une régionalisation inspirée du modèle kényan, où les régions auraient une autonomie accrue et des pouvoirs législatifs limités sous le contrôle de l'État central. Cette approche vise à renforcer la légitimité des gouvernements locaux, à améliorer la gouvernance territoriale et à impliquer davantage les populations dans la prise de décision, tout en préservant l'unité nationale.

Gouvernance, Administration publique, Développement local, Réforme