L’article examine le rôle des femmes mbororo dans l’adaptation au changement climatique dans la région Nord-Ouest du Cameroun. Bien que marginalisées par des normes culturelles patriarcales, ces femmes autochtones développent des pratiques agropastorales résilientes, telles que l’élevage à petite échelle, la production laitière, la culture de pâturages et la diversification des revenus. S’appuyant sur une approche écoféministe, l’étude révèle que les femmes disposent de systèmes de savoirs écologiques transmis entre générations, incluant la prévision des changements climatiques et l’usage de remèdes traditionnels pour les animaux. Malgré de nombreuses contraintes (discrimination, accès limité à la terre, éducation et crédit), leur contribution à la durabilité est significative. L’auteur plaide pour une reconnaissance des savoirs traditionnels et une meilleure inclusion des femmes dans les politiques d’adaptation climatiques.

Pastoralisme, Femmes, Discrimination

Cette étude vise à comprendre la vulnérabilité des élevages de la commune urbaine de Filingué, au Niger, face aux changements environnementaux. Pour ce faire, 240 chefs de ménages ont été interrogés dans huit villages sélectionnés. Les résultats indiquent que les éleveurs perçoivent le changement climatique à travers une augmentation des températures (24 % des répondants), des épisodes de sécheresse plus longs (58 %) et une fréquence accrue des vents violents (18 %). Ces phénomènes affectent négativement l’activité pastorale, rendant les élevages particulièrement vulnérables. Pour s’adapter, les stratégies adoptées incluent la transhumance (25 %), l’achat d’aliments pour le bétail (22 %), le déstockage des animaux (15 %) et le stockage du fourrage (15 %). En période de soudure, 23 % des éleveurs utilisent un mélange de son et de glumes de mil ou de carton pour nourrir le bétail. Ces stratégies endogènes nécessitent un soutien pour améliorer leur efficacité.

Pastoralisme, Changement climatique, Vulnérabilité

L'article intitulé « Fabriquer l’identité à la pointe de la kalache : violence et question foncière au Mali », rédigé par Ibrahima Poudiougou et Giovanni Zanoletti, a été publié en 2020 dans la Revue internationale des études du développement. Il analyse comment la violence est devenue un outil de politique publique au Mali, notamment à travers les conflits fonciers. L'étude se penche sur l'affrontement du 25 juin 2016 entre les villages de Mougna et Kossouma, qui a causé une vingtaine de morts et une quarantaine de blessés. Bien que les djihadistes n'aient pas été directement impliqués, cet événement illustre la militarisation croissante des conflits fonciers depuis la rébellion de 2012. Les auteurs examinent comment les répertoires ethniques et religieux, en particulier le « djihadisme », sont mobilisés dans ces conflits, reflétant une remise en question des institutions rurales dans le processus de formation de l'État

Pastoralisme, Conflit, Foncier, Identités politiques

Le Bulletin de surveillance pastorale sur le Niger (n°61, déc. 2024 - janv. 2025) dresse un bilan globalement positif de la situation pastorale. Les pâturages sont largement disponibles grâce à une bonne pluviométrie, tandis que les feux de brousse ont diminué par rapport à la période précédente. L'eau de surface reste suffisante dans la majorité des sites, et l'état d'embonpoint du bétail est jugé bon à passable. Néanmoins, plusieurs suspicions de maladies animales (clavelée, fièvre aphteuse, etc.) ont été recensées, bien que maîtrisées par les services vétérinaires. A noter également une hausse légère des vols de bétail. Les marchés sont ouverts, avec une bonne disponibilité en aliments pour bétail. Les prix du bétail et des céréales sont en hausse, mais les termes de l'échange se sont améliorés, favorisant les éleveurs. Le bulletin recommande une poursuite de la vaccination, de la sensibilisation et du suivi des ressources pastorales.

Pastoralisme, Élevage, Sécurité alimentaire, Marché, Transhumance

Le Bulletin de surveillance pastorale sur le Burkina Faso (décembre 2024 - janvier 2025) analyse la situation agropastorale dans sept régions du pays. Il met en évidence une disponibilité fourragère globalement suffisante mais en diminution, une stabilité des prix du bétail et une baisse des prix des céréales dues aux restrictions d'exportation. Toutefois, les termes de l'échange restent défavorables aux éleveurs. Le rapport signale des mouvements de bétail vers la Côte d'Ivoire et le Ghana, motivés par l'insécurité et la recherche de ressources. La santé animale est globalement stable, bien que des suspicions de maladies aient été relevées. La surveillance repose sur des données collectées via 51 sites sentinelles et des observations satellites. Enfin, des feux de brousse, vols de bétail et conflits associés encore à la mobilité et à l'accès aux ressources.

État, Agriculture, Pastoralisme, Frontière, Élevage, Ressources naturelles, Sécurité, Éducation, Sécurité alimentaire, Or, Sécurité humaine, Sciences sociales, Marché

La pandémie de Covid-19 a exacerbé les tensions entre éleveurs et agriculteurs au Sahel. Avant la crise sanitaire, des déficits fourragers en Mauritanie, au Sénégal, au Mali et au Niger fragilisaient déjà les activités pastorales. Les conflits dans des zones comme le Liptako-Gourma (Burkina Faso, Mali, Niger) et le bassin du lac Tchad (Niger, Nigeria, Tchad) avaient entraîné la fermeture de marchés à bétail et restreint l'accès aux pâturages. Avec la pandémie, la fermeture des frontières a perturbé le retour des animaux transhumants, entraînant une forte concentration de bétail dans les zones frontalières, augmentant les risques de maladies animales et de conflits avec les agriculteurs. Ces restrictions ont également provoqué une hausse des prix de la viande en milieu urbain et fragilisé les moyens de subsistance des pasteurs en raison de la suspension des marchés hebdomadaires.

Agriculture, Pastoralisme, Conflit, Insécurité alimentaire

L'article « Pastoralisme et sécurité en Afrique de l'Ouest et du Sahel » examine les causes des conflits liés au pastoralisme dans six pays : Mauritanie, Guinée, Burkina Faso, Mali, Niger et Nigeria. Il souligne l'importance du pastoralisme dans ces nations, tout en notant que l'ampleur et la dynamique des conflits varient selon les contextes nationaux. Les politiques étatiques et les pratiques locales envers les élévations différentes également. L'étude recommande de sensibiliser les populations aux lois foncières, d'encourager la rotation des terres entre agriculteurs et éleveurs, d'investir davantage dans les secteurs de l'élevage et de l'agriculture, et de protéger la végétation locale. Elle insiste sur la nécessité de solutions durables et inclusives, tant au niveau national que régional, pour résoudre ces conflits.

Pastoralisme, Sécurité, Conflit

Le manque de pâturages dans le Ferlo est aujourd’hui la préoccupation majeure des éleveurs et des différents acteurs du développement dans la zone sylvopastorale, si bien qu’il apparait comme le principal symptôme (re)connu, presque habituel, des crises cycliques qui affectent le pastoralisme au Sénégal. En apparence, cette situation peut être interprétée comme une banale « tragédie des communs », caractérisée par une augmentation significative de la pression sur la ressource, elle-même peu et mal gérée dès lors qu’elle appartient à tous, et dont la régénération est par ailleurs obérée par des facteurs aussi bien naturels (dérèglement climatique) qu’anthropiques (surpâturage, progression du front agricole). Toutefois, dans cette situation comme dans d’autres, la tragédie des communs est un schéma interprétatif lacunaire voire simpliste, focalisant essentiellement les attentions sur les effets considérés comme délétères de la démographie animale et ceux de la gestion communautaire des pâturages. Une analyse plus fine des différents facteurs en cause dans cette « crise des pâturages » et l’observation des stratégies adaptatives des éleveurs et des réponses proposées par les structures de soutien au secteur (cultures fourragères, compléments alimentaires notamment) conduisent à formuler d’autres hypothèses : la pénurie fourragère n’est-elle pas avant tout la conséquence inévitable mais sous-estimée d’une longue suite d’interventions en matière d’hydraulique pastorale ? Cette crise ne traduit-elle pas aussi l’essoufflement de l’ensemble du modèle d’élevage pastoral et les prémices d’une transformation profonde (et peut-être radicale) dont les perspectives restent incertaines ? Plutôt qu’une tragédie à la fin inéluctable, ne faut-il pas l’envisager comme un moment charnière pour le Ferlo et pour l’élevage pastoral tel qu’il existe dans les conditions actuelles ?

Pastoralisme, Élevage, Crise

L'article "Environnement et maladies dans le Sahel (Afrique de l'Ouest). Un entre-deux-mondes" examine l'interaction entre les conditions environnementales et la prévalence des maladies dans la région sahélienne. Il souligne que le Sahel, situé entre les climats saharien et soudanien, est une zone de convergence pour diverses épidémies. Les pathologies varient selon les saisons et les modes de vie des populations : les pasteurs nomades et les agriculteurs sédentaires ne sont pas affectés de la même manière. Par exemple, la période de "vaches maigres" pour les pasteurs, correspondant à la fin de la saison sèche, diffère de la période des "greniers vides" pour les agriculteurs. Cette dynamique complexe entre environnement et santé publique rend la gestion des maladies particulièrement difficile dans cette région.

Agriculture, Pastoralisme, Changement climatique, Santé