Le rapport de la Coalition citoyenne pour le Sahel, publié en juin 2022, évalue l'évolution de la situation au Sahel central, notamment au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Il souligne une augmentation de 18% des décès de civils entre avril 2021 et mars 2022, avec 2 901 victimes recensées. Les groupes armés extrémistes sont responsables de 58% de ces décès, tandis que les forces de défense et de sécurité sont impliquées dans 27% des cas. La Coalition recommande de placer la protection des civils au centre des stratégies, d'assurer un financement humanitaire adéquat, de promouvoir le dialogue politique et de lutter contre l'impunité. Elle insiste sur l'importance d'une approche globale incluant la consolidation de la paix, l'accès aux services de base et la refondation de la gouvernance pour répondre efficacement à la crise sahélienne.

Politique, Extrémisme, Dialogue, Groupes armés, Impunité

Cet article explore la formation de l'État au Sahel à travers le prisme du modèle « belliciste » de Charles Tilly, en mettant l'accent sur la guerre contre le terrorisme et ses impacts. En se focalisant sur le Burkina Faso, il montre une dynamique double : d'une part, la guerre renforce les capacités coercitives et ravive le projet national ; d'autre part, elle affaiblit l'État par sa patrimonialisation et son hybridation. Le contexte sahélien confirme en partie les théories de Tilly, mais révèle aussi un État distinct, qui s'éloigne du modèle wébérien idéal. Les politiques sécuritaires internationales et la gestion des groupes d'autodéfense contribuent à cette complexité, exposant l'État à des défis internes et externes. Enfin, si la guerre accélère la formation étatique, elle exacerbe également les tensions sociopolitiques et l'informalité administrative.

Politique, Parti politique, État, Ressources naturelles, Sécurité, Conflit, Éducation, Or, Sécurité humaine, Menace

L'article de Jabir Touré, publié dans la Revue internationale des francophonies, analyse les efforts des pays francophones du Sahel dans la lutte contre le terrorisme, en se concentrant sur le G5 Sahel. Créé en 2014 par le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, le G5 Sahel est une organisation intergouvernementale visant à renforcer la sécurité et le développement dans la région. Malgré le soutien international, notamment de la France avec l'opération Barkhane, et la création de la Task Force Takuba en 2020, la force conjointe du G5 Sahel peine à atteindre sa pleine capacité opérationnelle. Les groupes terroristes, tels que le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) et l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS), ont étendu leur influence, rendant l'année 2019 particulièrement meurtrière. Cependant, depuis le Sommet de Pau en janvier 2020, une meilleure coordination entre les forces nationales et leurs partenaires a permis d'inverser partiellement le rapport de force sur le terrain.

Politique, Parti politique, État, Ressources naturelles, Paix, Justice, Conflit, Djihad, Terrorisme, Or

Cet article explore l'évolution et l'impact du terrorisme en Afrique, mettant en lumière ses mutations récentes et son adaptation aux contextes politiques et géopolitiques. Il souligne l'essor des groupes islamistes radicaux comme Boko Haram, Al-Shebab, AQMI, et leurs objectifs communs d'instauration de régimes islamiques fondés sur la charia. La fragmentation des États, l'incapacité à contrôler des territoires vastes et sous-administrés, ainsi que les influences externes comme l'idéologie de Daech, maintiennent l'expansion de ces groupes. Des zones clés, notamment le Sahel, le Sinaï et l'Afrique de l'Est, sont identifiées comme des foyers majeurs de l'activité terroriste. L'article insiste sur l'urgence d'une réponse coordonnée et adaptée pour contrer cette menace croissante et stabiliser le continent.

Politique, Parti politique, Ressources naturelles, Sécurité, Djihad, Terrorisme, Or, Sécurité humaine, Violence, Menace

L'article explore la géopolitique du terrorisme en Afrique, analysant les défis et réponses proposées par les États africains et leurs partenaires internationaux. Il a mis en lumière l'adaptation rapide des groupes terroristes comme AQMI, MUJAO et Boko Haram, face à des stratégies souvent inefficaces. Les initiatives telles que l'Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA) peinent à s'imposer à cause de problèmes de coordination, de financement et d'influences étrangères qui priorisent leurs intérêts stratégiques. Une meilleure gouvernance, une coopération renforcée et des approches globales sont indispensables pour contrer la montée du terrorisme, tout comme la lutte contre son financement et ses soutiens. L'article appelle à une fonte des armées africaines et à la mise en place de stratégies multidimensionnelles, intégrant l'aspect idéologique, éducatif et économique.

Politique, Parti politique, État, Ressources naturelles, Sécurité, Djihad, Terrorisme, Or, Sécurité humaine, Menace

Cette communication a pour objectif d’analyser les migrations transfrontalières des femmes commerçantes en Afrique subsaharienne. Pour mener à bien cette étude nous avons mobilisé une méthodologie qualitative comportant un guide d’entretien semi-structuré adressé à un effectif de 42 personnes en raison de 6 enquêtés par pays. Les approches que sont : historique, de l’informalité, compréhensive de Max Weber et la méthode comparative de Durkheim Émile ont été utilisées pour l’éclairage théorique. Il résulte de cette étude que les migrations transfrontalières des commerçantes constituent une stratégie de survie et de lutte contre le chômage. En outre, elles affaiblissent la macroéconomie en favorisant la floraison de l’économie informelle. Ainsi, elles permettent au plus grand nombre de ménages vulnérables de survivre.

Parti politique, Migration, Frontière, Genre, Ressources naturelles, Éducation, Or, Femmes, Commerce, Sciences sociales, Recherche, Production de connaissances

Les politiques alimentaires en Afrique de l'Ouest oscillent entre réponse aux risques et facteur d'insécurité. Depuis les années 1960, les cadres normatifs ont évolué, mais les résultats concrets restent limités. Ces politiques, influencées par des dynamiques politiques et économiques complexes, peinent à concilier les intérêts divergents des acteurs (consommateurs, producteurs, commerçants). L'État joue un rôle central mais fragilisé dans la régulation des tensions entre catégories formelles et informelles, légales et illégales. Les politiques alimentaires manquent souvent de priorités claires et de consensus public, malgré l'harmonisation récente des cadres stratégiques. Elles se trouvent souvent reléguées par des politiques agricoles et sanitaires mieux définies.

Politique, État, Agriculture, Élevage, Sécurité alimentaire

L'article "Réordonner les stratégies de stabilisation du Sahel" de l'International Crisis Group analyse les limites des approches actuelles face à l'insécurité croissante dans la région du Sahel. Il souligne que les stratégies centrées sur le lien entre sécurité et développement, ainsi que le renforcement des capacités étatiques, ne réussissent pas à endiguer la violence. L'article préconise une révision de ces stratégies, en mettant l'accent sur le dialogue politique, la réforme de la gouvernance et une meilleure coordination des efforts militaires avec des initiatives politiques renouvelées. Il appelle également à une implication accrue des acteurs locaux et à une adaptation des interventions aux réalités spécifiques de chaque pays concerné.

Politique, Dialogue, Réforme

Le rapport du Crisis Group (n° 267, 13 décembre 2018) analyse comment le trafic de drogues, notamment la cocaïne et le cannabis, exacerbe la violence dans le nord du Mali. Il décrit un paysage criminel « hautement concurrentiel », dominé par des groupes armés touaregs et jihadistes qui se disputent le contrôle des routes commerciales illégales. L’État malien peine à imposer son autorité, ouvrant la voie à des alliances fluctuantes entre trafiquants, milices locales et groupes politico-militaires. Le mélange entre narcotrafic et enjeux politiques fragilise davantage la gouvernance et alimente un climat d’insécurité. Le rapport recommande un renforcement de l’État de droit, la lutte contre la corruption, une meilleure coordination régionale et des initiatives de développement économique visant à offrir des alternatives aux populations locales.

Politique, Gouvernance, Violence, Activité illicite, Trafic de drogue