L'insurrection jihadiste au Sahel, d'abord importée, s'est endogénéisée, enracinée dans les conflits locaux et sociaux. Les groupes jihadistes contrôlent de vastes territoires et imposent un « gouvernement indirect », basé sur la charia, la terreur et la protection des populations contre les bandits. Malgré les interventions extérieures (Minusma, Barkhane, G5 Sahel), l'expansion jihadiste s'est poursuivie. Les armées nationales, cruciales pour la lutte, souffrent de corruption, de violences envers les civils et de l'absence de stratégie de sécurisation. Les milices locales, souvent ethniques, exacerbent les tensions. Le recours aux forces russes (Wagner) au Mali n’a pas inversé la dynamique. Une réforme profonde des armées nationales, l'éradication de la corruption et une meilleure sécurisation des populations sont essentielles pour contrer cette menace.

Pouvoir, Ressources naturelles, Sécurité, Conflit, Éducation, Or, Sécurité humaine, Menace, Recherche, Production de connaissances

En décembre 2023, le Tchad a adopté une loi d'amnistie couvrant toutes les infractions commises lors des événements du 20 octobre 2022, où au moins 128 personnes ont perdu la vie. L'ACAT-France critique cette législation, estimant qu'elle favorise l'impunité et va à l'encontre des engagements du gouvernement en matière de droits humains et d'État de droit. La Commission nationale des droits de l'Homme (CNDH) du Tchad a également exprimé ses préoccupations, soulignant l'absence de dispositions pour la réparation des victimes et considérant cela comme une entrave à la justice. La CNDH appelle le gouvernement à mettre en place des mécanismes de réparation et une justice transitionnelle pour apaiser les tensions. Les événements du 20 octobre 2022 ont été marqués par une répression violente des forces de sécurité contre des manifestants réclamant une véritable alternance politique, entraînant de graves violations des droits fondamentaux.

Gouvernance, Droits de l'Homme, Impunité

L'article analyse la menace croissante des groupes terroristes au nord du Ghana, région jusque-là épargnée par de grandes attaques malgré sa proximité avec le Burkina Faso. Le ministre de la Défense du Ghana alerte sur les risques d'implantation terroriste, notamment à Bawku, où des tentatives d'attentats ont eu lieu. L'article explore les stratégies des groupes armés terroristes pour s'implanter et souligner les vulnérabilités du pays.

Gouvernance, Sécurité, Terrorisme, Groupes armés

L'article revient sur la fin de la présence militaire française au Tchad, marquée par la rétrocession de la dernière base en janvier 2025, après plus de cinquante ans de coopération. Ce basculement est perçu comme un mouvement de souveraineté du Tchad, notamment après le décès d'Idriss Déby en 2021 et la résiliation des accords de défense en 2024 par son fils, Mahamat Idriss Déby. La France, qui considérait le Tchad comme un pilier stratégique pour la stabilité du Sahel, est aujourd'hui confrontée à la nécessité de reconsidérer ses alliances.

Souveraineté, Gouvernance

L'article "De l'oubli à la reconnaissance : 80 ans de silence sur le massacre de Thiaroye au Sénégal" d'Iris Sanner, publié le 17 janvier 2025 par WATHI, aborde la reconnaissance tardive du massacre de Thiaroye par les autorités sénégalaises et françaises. Le 1er décembre 1944, des tirailleurs sénégalais, de retour de la Seconde Guerre mondiale, ont été tués par l'armée coloniale française alors qu'ils réclamaient le paiement de leurs soldes. Pendant des décennies, la version officielle française parlait de répression d'une mutinerie armée, tandis que les survivants et de nombreux intellectuels dénonçaient un massacre colonial. Ce n'est qu'après 80 ans que les deux pays ont officiellement reconnu ces événements comme un massacre, un changement influencé par la montée des discours souverainistes et anti-français en Afrique de l'Ouest. Cette évolution s'inscrit dans un contexte où la France, sous la présidence d'Emmanuel Macron, a initié plusieurs politiques mémorielles, telles que la restitution de biens culturels pillés et l'ouverture de commissions d'historiens sur des sujets sensibles liés à la colonisation.

Gouvernance, Politiques mémorielles

L'article "Burkina Faso : Armer les civils au prix de la cohésion sociale ?" , publié par l' International Crisis Group en décembre 2023 , analyse la stratégie du Burkina Faso consistant à recruter et armer des civils, appelés Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), pour lutter contre les insurrections djihadistes. Bien que ces VDP apportent un soutien significatif aux forces armées grâce à leur connaissance du terrain, leur mobilisation massive soulève des préoccupations concernant l'aggravation des tensions communautaires et l'exposition accumulée des populations civiles aux représailles des groupes armés. Le rapport souligne que, malgré certaines victoires obtenues avec l'aide des VDP, cette approche n'a pas encore permis de rétablir la paix et pourrait engendrer de nouvelles formes d'instabilité. Il est donc essentiel pour les autorités de mettre en place des mesures visant à atténuer les effets négatifs potentiels de cette stratégie sur la cohésion sociale.

Gouvernance, Sécurité

L'article intitulé "Liens entre extrémisme violent et activités illicites en Côte d'Ivoire", publié par l'Institut d'études de sécurité (ISS) en septembre 2023, analyse les interactions entre les groupes extrémistes violents et les activités illicites dans le nord de la Côte d'Ivoire. Depuis 2016, le pays fait face à des menaces croissantes de ces groupes, notamment après l'attentat de Grand-Bassam en mars 2016 et l'attaque de Kafolo en juin 2020. Ces groupes se sont infiltrés dans des secteurs tels que l'économie du bétail sur pied et l'orpaillage illégal pour financer leurs opérations, recruter du personnel et assurer leur subsistance. Le rapport souligne l'importance de comprendre ces liens pour élaborer des stratégies efficaces visant à priver ces groupes de ressources essentielles et à renforcer la coopération régionale avec les pays voisins, notamment le Burkina Faso, le Ghana et le Mali.

Extrémisme, Or, Violence, Activité illicite, Coopération régionale

L'article "False Choices: U.S. Policy toward Coastal West Africa and the Sahel", rédigé par Judd Devermont et publié par le Center for Strategic and International Studies (CSIS) le 24 juin 2021, analyse la politique américaine en Afrique de l'Ouest côtière et au Sahel. Il souligne que les États-Unis ont des intérêts durables dans ces deux sous-régions, avec un engagement renouvelé pour contrer l'extrémisme violent, freiner l'autoritarisme et défier les influences chinoises et russes. Depuis les années 2000, notamment après le coup d'État de 2012 au Mali, les États-Unis ont intensifié leur engagement sécuritaire, développemental et humanitaire au Sahel. Cependant, les tendances sécuritaires préoccupantes en Afrique de l'Ouest côtière incitent à une réévaluation stratégique. L'article propose que les États-Unis adoptent une approche intégrée, reconnaissant l'interdépendance entre le Sahel et l'Afrique de l'Ouest côtière, en mettant en œuvre des politiques qui abordent simultanément les reculs démocratiques, les moteurs de l'extrémisme violent et les influences malveillantes de la Chine et de la Russie.

Gouvernance, Sécurité, Extrémisme, Violence

L'article intitulé "Nigeria : La crise climatique alimente les conflits et le terrorisme", écrit par Raphaël D. et publié sur le site Mr Mondialisation en janvier 2021, analyse l'impact du changement climatique sur la sécurité au Nigeria. Le pays subit une désertification croissante, notamment dans le nord, impliquant les terres arables et les pâturages. Cette situation pousse les éleveurs nomades à migrer vers le sud, entraînant des conflits avec les agriculteurs sédentaires locaux. Ces tensions ont atteint un niveau de violence critique, causant autant de victimes que le groupe terroriste Boko Haram. Le dérèglement climatique favorise ainsi le développement des groupes terroristes, qui profitent de l'instabilité pour mener des raids et des pillages meurtriers, finançant une partie de leurs opérations par la vente de bétail volé. Les mesures gouvernementales, telles que le Plan national de transformation du bétail, sont prises en compte pour leur inadéquation aux besoins des éleveurs, exacerbant les tensions existantes.

Agriculture, Élevage, Changement climatique, Sécurité, Conflit, Terrorisme