Malgré l'amélioration de certains indicateurs, le système de santé nigérien demeure précaire et reste dominé par une logique de « médecine inhospitalière ». Cette fragilité s'explique en grande partie par la prédominance de dispositifs d'intervention et de politiques publiques largement dictés et financés par les bailleurs internationaux, souvent éloignés des dynamiques locales et des réalités opérationnelles des services de santé. Toutefois, dans ce contexte contraint, certaines structures se distinguent par la qualité des soins qu'elles dispensent. Elles ont pour particularité d'être portées par des acteurs locaux engagés, véritables « réformateurs de l'ombre », qui conçoivent des solutions pragmatiques et contextuellement adaptées aux dysfonctionnements quotidiens. À partir d'une enquête ethnographique, cet article examine les logiques d'innovation à l'œuvre dans ces espaces marginales de transformation. En s'appuyant sur une recherche opérationnelle, il plaide pour une reconnaissance et un appui s'accumule à ces dynamiques de réforme ascendante, susceptibles de constituer une alternative crédible – ou à tout le moins un complément nécessaire – aux approches conventionnelles d'amélioration des systèmes de santé.

Politique, Gouvernance, Administration publique, Santé, Réforme, Politique publique

Malgré certaines améliorations, le système de santé du Niger demeure fragile, caractérisé par des « pratiques médicales peu accueillantes ». Les politiques de réforme, souvent financées par l'aide internationale, peinent à s'adapter aux réalités locales des services de santé. Cependant, certains établissements offrent des soins de meilleure qualité grâce à des « réformateurs locaux » qui développent des solutions innovantes adaptées aux défis quotidiens, malgré des conditions de travail précaires. Cet article analyse, à partir de données ethnographiques, ces innovations locales et propose d'explorer des approches « ascendantes » pour réformer le système de santé, en complément des stratégies actuelles .

Gouvernance, Administration publique, Santé, Politique publique, Système de santé

Le rapport régional 2024 d' Action contre la Faim évalue la production de biomasse au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Après une saison des pluies médiocre en 2023, l'année 2024 a été marquée par des précipitations abondantes, notamment au Sahel central, entraînant des rendements de biomasse exceptionnels au Niger, au Tchad et au Burkina Faso. En revanche, les pays côtiers et certaines zones agricoles du Mali, du Sénégal et du sud du Tchad ont enregistré une production de biomasse modérée à faible. Malgré une disponibilité globale suffisante des ressources, l'accès est entravé par l'insécurité, les restrictions de mobilité du bétail et la pression sur les pâturages. Le rapport souligne l'importance d'une gestion durable des ressources, du soutien aux éleveurs et de la facilitation de la transhumance transfrontalière avant la saison sèche de 2025.

Politique, Parti politique, Ressources naturelles, Sécurité, Développement, Or, Pauvreté, Sécurité humaine, Vulnérabilité, Production de connaissances

Le Bulletin de surveillance pastorale sur le Niger (n°61, déc. 2024 - janv. 2025) dresse un bilan globalement positif de la situation pastorale. Les pâturages sont largement disponibles grâce à une bonne pluviométrie, tandis que les feux de brousse ont diminué par rapport à la période précédente. L'eau de surface reste suffisante dans la majorité des sites, et l'état d'embonpoint du bétail est jugé bon à passable. Néanmoins, plusieurs suspicions de maladies animales (clavelée, fièvre aphteuse, etc.) ont été recensées, bien que maîtrisées par les services vétérinaires. A noter également une hausse légère des vols de bétail. Les marchés sont ouverts, avec une bonne disponibilité en aliments pour bétail. Les prix du bétail et des céréales sont en hausse, mais les termes de l'échange se sont améliorés, favorisant les éleveurs. Le bulletin recommande une poursuite de la vaccination, de la sensibilisation et du suivi des ressources pastorales.

Pastoralisme, Élevage, Sécurité alimentaire, Marché, Transhumance

Cet article examine l'intersection entre la politique du régionalisme et la politique de sécurité en analysant la réorganisation récente des régions. Il explore comment les communautés politiques se transforment en régions de sécurité, en se concentrant sur les dynamiques politiques et sécuritaires qui influencent ces transformations. L'étude met en évidence les facteurs clés qui contribuent à cette évolution et analyse les implications pour la gouvernance régionale et la coopération internationale. Elle souligne également les défis et opportunités liés à cette transformation des structures régionales

Politique, Gouvernance, Sécurité, Coopération, Coopération régionale

Le pastoralisme joue un rôle essentiel en Afrique de l'Ouest et centrale, contribuant à la sécurité alimentaire et à la préservation de la biodiversité. Cependant, ce mode de vie est menacé par le changement climatique, la dégradation des terres et les conflits socio-politiques. Action contre la Faim (ACF) a mis en œuvre diverses initiatives pour renforcer la résilience des communautés pastorales, notamment en améliorant l'accès à l'eau et aux pâturages, en favorisant des pratiques durables et en mettant en place des systèmes d'alerte précoce. Les politiques régionales et nationales appuient le pastoralisme à travers des infrastructures, des réglementations favorisant la transhumance et des programmes d'adaptation climatique. Toutefois, des défis persistants, notamment l'expansion agricole, la privatisation des terres, les conflits liés aux ressources et l'insécurité grandiose. Une approche coordonnée et des actions concertées sont nécessaires pour préserver ce mode de vie essentiel.

Économie du développement, Élevage, Changement climatique, Sécurité, Conflit, Éducation, Développement, Sécurité humaine, Sciences sociales, Production de connaissances

L'article analyse la transition démocratique en cours au Tchad après la mort du président Idriss Déby en 2021. Alors que son fils, Mahamat Déby, a pris le pouvoir en contournant la Constitution, la communauté internationale a largement soutenu cette succession, notamment la France, l'Union européenne et les États-Unis. Malgré les accords de paix et un dialogue national, la transition a été marquée par des rapports électoraux et des violences, comme la répression des manifestations d'octobre 2022. L'auteur critique la complaisance des partenaires internationaux face à cette dynastie politique et souligne l'urgence d'une pression diplomatique croissante. L'opposition et certains groupes rebelles restent exclus du processus, rendant improbable une véritable démocratisation.

Politique, État, Ressources naturelles, Sécurité, Paix, Médiation, Élection, Or, Dialogue, Transition

Le Bulletin de Surveillance Multisectorielle des régions de Tombouctou et Taoudénni (Mali) pour octobre-novembre 2024 met en lumière plusieurs préoccupations majeures : des inondations ayant détruit des zones agricoles irriguées, la hausse des prix du riz et une situation sécuritaire instable avec 78 incidents signalés (+21,87 % par rapport au bimestre précédent). La situation agricole est marquée par un retard dans les cultures de contre-saison en raison des inondations. L'élevage connaît une grâce à des pâturages suffisants à Tombouctou, bien que moins favorables à Taoudénni. L'accès à l'eau pour le bétail est globalement satisfaisant. La production halieutique diminue à cause de la montée des eaux. La malnutrition aiguë reste préoccupante, touchant particulièrement les enfants et nécessitant une réponse urgente. Les populations déplacées continuent d'augmenter à cause des conflits, atteignant 42 785 à Tombouctou et 2 899 à Taoudénni.

Culture, État, Ressources naturelles, Éducation, Famille, Or, Santé, Pêche, Marché, Malnutrition

Au cours des trois dernières décennies, la participation à l'enseignement supérieur en Afrique subsaharienne a augmenté à un rythme accéléré. Cependant, les taux d'inscription restent modestes par rapport aux autres régions en développement. Cette croissance n'a pas suivi le rythme de la croissance démographique et de la demande accumulée d'enseignement supérieur. Les données sur la participation selon les groupes sociaux ou ethniques sont limitées, rendant difficile l'évaluation de la distribution équitable de cette expansion. Des études indiquent que la « massification » de l'enseignement supérieur n'a pas encore eu lieu dans la région, avec des variations significatives selon le genre, la géographie et l'ethnicité. La diversification des paysages de l'enseignement supérieur, marquée par l'élévation d'institutions publiques souvent mal dotées au statut universitaire et par la consolidation d'un vaste secteur privé disparate, soulève des questions sur la qualité de l'enseignement. Les résistances accumulées des étudiants face aux augmentations des frais de scolarité ou à d'autres réformes pourraient refléter des tensions entre les nouveaux groupes cherchant l'accès à l'enseignement supérieur comme moyen de mobilité sociale et les élites visant à contrôler la transformation de ce secteur pour consolider leur ascendant

Gouvernance, Inégalité, Éducation, Politique publique