L'article « Le recul démocratique en Afrique de l'Ouest : Caractéristiques et solutions » d'E. Gyimah-Boadi, publié par la Fondation Kofi Annan en décembre 2021, analyse le déclin des normes démocratiques en Afrique de l'Ouest. Après des progrès notables dans les années 1990, la région connaît une résurgence de l'autoritarisme, illustrée par des tentatives de prolongation de mandats présidentiels au-delà des limites constitutionnelles et une augmentation des violences électorales. Les facteurs internes incluent une culture politique autoritaire persistante et des divisions ethniques, tandis que les facteurs externes englobent un environnement international moins favorable à la démocratisation. Les défis sécuritaires croissants, tels que l'extrémisme violent, exacerbent cette situation. Pour inverser cette tendance, l'article préconise de renforcer les institutions démocratiques, de promouvoir la participation citoyenne et d'améliorer la gouvernance pour répondre aux aspirations des populations.

Gouvernance, Démocratie, Élection, Droits de l'Homme, Violence

La synthèse explore le rôle des sociétés civiles dans le Sahel (Mauritanie, Mali, Niger) et leur impact sur le changement social. Elle identifie huit écosystèmes d'organisations, dont les associations caritatives, les syndicats, les organisations culturelles et religieuses, et les mouvements féministes. La recherche met en lumière les tensions historiques, notamment l'héritage colonial et les défis liés à l'indépendance. La cartographie raisonnée des dynamiques de la société civile met en évidence l'interaction complexe entre État, marché, et sphère domestique. Elle souligne l'importance des acteurs locaux dans l'amélioration des services sociaux, la promotion des droits humains et l'émancipation des femmes, tout en analysant les limites du financement international. Enfin, le rapport propose des stratégies pour renforcer les capacités locales, améliorer la proximité sociale et accroître la visibilité des initiatives d'aide.

État, Économie du développement, Genre, Justice, Éducation, Développement, Social, Aide, Recherche, Production de connaissances

Cet article explore l’évolution historique, politique et économique des frontières dans l’espace saharo-sahélien, marquées par la colonisation, les rébellions touarègues, les conflits frontaliers et les flux illégaux. Les frontières, souvent arbitraires et peu contrôlées, servent de lieux de rente pour des acteurs locaux et internationaux. À l’ère précoloniale, ces zones étaient des espaces de transit sans barrières. La colonisation a imposé des frontières rigides, perturbant les équilibres locaux. Aujourd’hui, les trafics (drogue, armes, migrants) prospèrent, rendant les frontières poreuses et incontrôlables. Les mouvements djihadistes redéfinissent également les frontières à travers leurs conquêtes et leurs reculs militaires. L’auteur souligne que les frontières saharo-sahéliennes restent des outils économiques, politiques et géostratégiques, mais aussi des symboles d’instabilité régionale.

Politique, Parti politique, État, Frontière, Ressources naturelles, Djihad, Terrorisme, Éducation, Or, Activité illicite

Cet article explore l'intersection entre gouvernance djihadiste et pratiques de genre dans le Sahel. Il examine comment les groupes djihadistes, affiliés à Al-Qaïda et à l'État islamique, manipulent les relations de genre pour obtenir un soutien local. En combinant continuité et rupture avec les pratiques sociales traditionnelles, ces groupes exploitent les rôles genrés dans les communautés Peules de la région Liptako-Gourma (Mali, Niger, Burkina Faso). Les auteurs s'appuient sur une méthodologie ethnographique et des entretiens pour analyser la manière dont la gouvernance djihadiste adapte les normes de mariage, les rôles domestiques et les codes vestimentaires. Ils concluent que la capacité de ces groupes à s'intégrer dans le tissu social dépend de leur aptitude à reproduire ou remodeler les pratiques genrées existantes.

Genre, Sécurité, Conflit, Violence politique, Éducation, Sécurité humaine, Violence, Menace, Sciences sociales, Production de connaissances

L’article intitulé « Quelles sont les causes des crises multidimensionnelles qui affectent le Mali et le Burkina Faso ? », rédigé par Jean-Marc Gravellini et publié par l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) le 2 mars 2023, analyse les origines des crises complexes qui affectent ces deux pays. L’auteur identifie plusieurs facteurs contributifs : Échecs des politiques économiques : Les stratégies économiques mises en œuvre n’ont pas réussi à améliorer les conditions de vie des populations, aggravant la pauvreté et le chômage. Crises sociopolitiques : Le mécontentement croissant à l’égard des pouvoirs en place, perçus comme corrompus et inefficaces, a conduit à une instabilité politique persistante. Insécurité croissante : La montée des groupes armés et des activités terroristes a aggravé la situation sécuritaire, rendant difficile le maintien de l’ordre et la protection des citoyens. Ces éléments interconnectés ont conduit à des crises multidimensionnelles, affectant simultanément les sphères économique, politique et sécuritaire du Mali et du Burkina Faso.

Gouvernance, Insécurité, Instabilité

Cet article analyse la situation critique des pays du Sahel central (Mali, Burkina Faso, Niger), marquée par une convergence de crises économiques, sociales et climatiques. Il souligne l'échec des politiques publiques, l'aggravation de la pauvreté et l'explosion démographique. Les conflits ethniques, l'insécurité alimentaire et l'impact du changement climatique exacerbent les tensions, avec des rendements agricoles en baisse et des pressions démographiques croissantes. La montée de mouvements djihadistes et les interventions étrangères compliquent la gouvernance, fragilisant davantage les États. Gravellini préconise des stratégies régionales pour contenir les crises et promouvoir des valeurs universelles comme les droits humains. Cependant, il estime qu'un effondrement global du Sahel reste probable, posant des risques pour la stabilité mondiale.

Politique, Parti politique, Économie du développement, Ressources naturelles, Éducation, Développement, Or, Sciences sociales, Recherche, Production de connaissances

Cet article explore les dynamiques géopolitiques du Sahel et du Sahara, examinant les crises et les mécanismes de résilience. L’auteur décrit les conflits liés à la guerre civile libyenne, la fragmentation du Mali, et la montée en puissance des djihadistes. Ces régions sont également marquées par le développement des trafics transsahariens (drogues, armes, migrants) et les ruées vers l’or. Les États sahéliens peinent à assurer la stabilité en raison de leur faiblesse institutionnelle, exacerbée par les interventions internationales. Cependant, les populations locales font preuve de résilience en s’adaptant à ces environnements hostiles, notamment par l’orpaillage et les échanges commerciaux informels. L’article met en lumière l’interconnexion entre crises et adaptabilité, tout en questionnant les solutions proposées par les acteurs internationaux.

Politique, Parti politique, Pouvoir, État, Ressources naturelles, Conflit, Djihad, Terrorisme, Or, Menace

Cet article explore les interactions entre changements climatiques, démographie et usage des terres au Sahel. Depuis les années 1970, les déficits pluviométriques récurrents et la diminution de terres arables (réduction de 500 000 km²) exacerbent les tensions entre agriculteurs et éleveurs. Parallèlement, la population a triplé, passant de 40 millions en 1970 à 135 millions en 2020, et pourrait atteindre 330 millions en 2050. Ces déséquilibres entraînent une instabilité croissante. L'auteur plaide pour une « Révolution verte » adaptée au contexte sahélien : transition énergétique, intensification agricole, et promotion de politiques démographiques. À court terme, l’amélioration des techniques d’irrigation et l’introduction de pratiques d’élevage plus intensives sont essentielles pour restaurer un équilibre durable.

Politique, Parti politique, Pouvoir, Agriculture, Changement climatique, Ressources naturelles, Justice, Or, Violence, Menace

L’étude de Drissa Millogo analyse les blocages du processus de paix au Mali, dus à la mauvaise gouvernance, aux tensions communautaires, à l’islamisme endogène et aux influences étrangères (France, Russie, monarchies du Golfe). Elle appelle à une refonte des approches sécuritaires, en misant sur la souveraineté populaire, la coopération horizontale et l’implication accrue des sociétés civiles. Le Niger est présenté comme un État fragile exposé aux infiltrations djihadistes depuis le Nigeria et la zone des trois frontières ; le président Issoufou y prône une ligne de fermeté avec soutien international. Le Burkina Faso, quant à lui, a joué un rôle diplomatique dans la médiation, mais est aussi accusé d’ambiguïtés vis-à-vis des groupes armés. L’étude recommande une gouvernance locale inclusive, appuyée par une coopération régionale sincère.

Gouvernance, Paix, Conflit, Gestion de crise, Djihad, Société civile, Groupes armés