L'article "De l'oubli à la reconnaissance : 80 ans de silence sur le massacre de Thiaroye au Sénégal" d'Iris Sanner, publié le 17 janvier 2025 par WATHI, aborde la reconnaissance tardive du massacre de Thiaroye par les autorités sénégalaises et françaises. Le 1er décembre 1944, des tirailleurs sénégalais, de retour de la Seconde Guerre mondiale, ont été tués par l'armée coloniale française alors qu'ils réclamaient le paiement de leurs soldes. Pendant des décennies, la version officielle française parlait de répression d'une mutinerie armée, tandis que les survivants et de nombreux intellectuels dénonçaient un massacre colonial. Ce n'est qu'après 80 ans que les deux pays ont officiellement reconnu ces événements comme un massacre, un changement influencé par la montée des discours souverainistes et anti-français en Afrique de l'Ouest. Cette évolution s'inscrit dans un contexte où la France, sous la présidence d'Emmanuel Macron, a initié plusieurs politiques mémorielles, telles que la restitution de biens culturels pillés et l'ouverture de commissions d'historiens sur des sujets sensibles liés à la colonisation.

Gouvernance, Politiques mémorielles

L’ouvrage Réfugié en son propre pays : enquête collective sur les personnes déplacées internes à Ouagadougou (Burkina Faso) explore la situation des personnes ayant fui les violences au Burkina Faso et cherchant refuge dans la capitale. L’enquête, menée en 2021-2022 par une équipe de chercheurs burkinabè et français, met en évidence l’exclusion de ces déplacés internes des statistiques officielles et des dispositifs d’aide. Les témoignages recueillis révèlent des conditions de vie précaires, une insertion difficile dans l’espace urbain et une reconnaissance institutionnelle quasi inexistante. L’étude aborde aussi la complexité du conflit dans la zone des trois frontières (Burkina Faso, Mali, Niger) et l’extension progressive des violences. En combinant approches anthropologiques et géographiques, elle met en lumière les stratégies d’adaptation des déplacés et leur quête de visibilité dans un contexte de crise sécuritaire et politique.

Politique, Parti politique, Genre, Ressources naturelles, Éducation, Or, Social, Sciences sociales, Recherche, Production de connaissances

Cet article propose une analyse approfondie des défis sécuritaires du Burkina Faso post-2014, après la chute du président Compaoré. Il met en lumière les failles structurelles des forces de défense et de sécurité, le rôle controversé du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la montée du terrorisme, et la prolifération des groupes d'autodéfense (Kogl-wéogo). L'étude détaille les problèmes d’équipement, de coordination et de formation des forces nationales, ainsi que la politisation de l’armée. Elle souligne aussi les tentatives de réforme, incluant la dissolution du RSP, l’émergence de l’Agence nationale du renseignement et les réformes proposées par la société civile. L’article conclut en plaidant pour une armée professionnelle, républicaine et désengagée du pouvoir politique.

Politique, Parti politique, État, Ressources naturelles, Sécurité, Terrorisme, Or, Activité militaire, Sécurité humaine, Réforme

L'article "Burkina Faso : Armer les civils au prix de la cohésion sociale ?" , publié par l' International Crisis Group en décembre 2023 , analyse la stratégie du Burkina Faso consistant à recruter et armer des civils, appelés Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), pour lutter contre les insurrections djihadistes. Bien que ces VDP apportent un soutien significatif aux forces armées grâce à leur connaissance du terrain, leur mobilisation massive soulève des préoccupations concernant l'aggravation des tensions communautaires et l'exposition accumulée des populations civiles aux représailles des groupes armés. Le rapport souligne que, malgré certaines victoires obtenues avec l'aide des VDP, cette approche n'a pas encore permis de rétablir la paix et pourrait engendrer de nouvelles formes d'instabilité. Il est donc essentiel pour les autorités de mettre en place des mesures visant à atténuer les effets négatifs potentiels de cette stratégie sur la cohésion sociale.

Gouvernance, Sécurité

L'article « Le Sahel : un nouveau théâtre pour les groupes jihadistes mondiaux ? d'Atta Barkindo, publié en mars 2020 dans Counter Terrorist Trends and Analyses , examine l'évolution du Sahel en tant que terrain fertile pour les groupes djihadistes mondiaux. Malgré les offensives militaires contre Boko Haram, la région reste un point de convergence pour les groupes liés à Al-Qaïda (AQ) et à l'État islamique (EI). L'auteur explore l'histoire des liens entre Boko Haram et ces organisations, soulignant l'influence croissante de l'EI dans la région. Il met en avant les causes structurelles de cette expansion, notamment l'instabilité politique, la pauvreté, la porosité des frontières et les rivalités intercommunautaires. Le financement du terrorisme via le trafic de drogues, la contrebande de cigarettes et les enlèvements pour rançon renforcent leur capacité opérationnelle. L'article conclut sur la nécessité d'une réponse coordonnée entre les gouvernements sahéliens et les partenaires internationaux pour endiguer cette menace croissante.

État, Sécurité, Conflit, Djihad, Terrorisme, Violence politique, Éducation, Sécurité humaine, Menace, Production de connaissances

L'article "Tramadol, médicament et drogue du pauvre en Afrique de l'Ouest et au Sahel" , écrit par Antonin Tisseron et publié le 12 octobre 2017 par l'Institut français des relations internationales (Ifri) , analyse la montée en puissance de la consommation du Tramadol en Afrique de l'Ouest et au Sahel. Initialement un antidouleur opioïde, il est devenu une drogue prise en raison de son faible coût et de ses effets stimulants. Importé principalement d'Inde et de Chine, il est souvent vendu sous forme contrefaite à des doses bien supérieures aux normes pharmaceutiques. Cette consommation s'est répandue dans divers milieux, notamment parmi les jeunes, les travailleurs manuels et les combattants de groupes armés comme Boko Haram. L'article souligne les risques sanitaires (dépendance, convulsions, troubles psychiques) ainsi que les enjeux sécuritaires. Il appelle à une meilleure régulation et à des campagnes de sensibilisation pour limiter les effets néfastes de cette substance.

Pouvoir, Genre, Ressources naturelles, Justice, Éducation, Or, Social, Sciences sociales, Activité illicite, Médicament

L'article « Après l'échec sahélien, repenser le logiciel de la politique française en Afrique » d'Alain Antil et Thierry Vircoulon, publié le 10 avril 2024 par l'Institut français des relations internationales (Ifri), analyse l'échec de la stratégie française au Sahel et ses répercussions plus larges sur la politique africaine de Paris. Après la rupture des relations avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger, la France voit son influence s'effondrer face à la montée du sentiment anti-français et à l'émergence de nouveaux partenaires comme la Russie et la Chine. L'article identifie plusieurs contradictions dans la politique française : le paternalisme, la déconnexion entre analyse et action politique, et la contradiction entre politique migratoire et diplomatie africaine. Il propose un repositionnement stratégique, basé sur une évaluation réaliste des intérêts français en Afrique, en abandonnant les approches dépassées et en intégrant les nouvelles réalités géopolitiques du continent

Politique, Parti politique, Économie du développement, Ressources naturelles, Sécurité, Conflit, Djihad, Or, Sécurité humaine, Menace

L'article intitulé "Liens entre extrémisme violent et activités illicites en Côte d'Ivoire", publié par l'Institut d'études de sécurité (ISS) en septembre 2023, analyse les interactions entre les groupes extrémistes violents et les activités illicites dans le nord de la Côte d'Ivoire. Depuis 2016, le pays fait face à des menaces croissantes de ces groupes, notamment après l'attentat de Grand-Bassam en mars 2016 et l'attaque de Kafolo en juin 2020. Ces groupes se sont infiltrés dans des secteurs tels que l'économie du bétail sur pied et l'orpaillage illégal pour financer leurs opérations, recruter du personnel et assurer leur subsistance. Le rapport souligne l'importance de comprendre ces liens pour élaborer des stratégies efficaces visant à priver ces groupes de ressources essentielles et à renforcer la coopération régionale avec les pays voisins, notamment le Burkina Faso, le Ghana et le Mali.

Extrémisme, Or, Violence, Activité illicite, Coopération régionale