Le Bulletin Biomasse Mi-Saison Régional 2025 d’Action Contre la Faim analyse la situation agro-environnementale dans le Sahel et l’Afrique de l’Ouest à mi-parcours de la saison agricole. Le rapport indique une production de biomasse globalement moyenne à bonne, sauf dans certaines zones localisées du Mali, du Niger, du Tchad et du nord du Burkina Faso, où la végétation est déficitaire. Les précipitations irrégulières et la mauvaise répartition temporelle ont entraîné un démarrage tardif de la campagne agricole dans plusieurs zones pastorales. Ces conditions affectent la régénération des pâturages et la disponibilité en eau pour le bétail. Le bulletin souligne également les risques de dégradation rapide des ressources naturelles et recommande un suivi rapproché de la situation agro-pastorale jusqu’à la fin de la saison.

Économie du développement, Pastoralisme, Ressources naturelles, Sécurité, Développement, Or, Pauvreté, Sécurité humaine, Vulnérabilité, Recherche, Production de connaissances

Cet article met en lumière l’urgence de rétablir les liens de confiance entre communautés en Afrique de l’Ouest, face à la montée des violences intercommunautaires, notamment contre les Peuls. Binta Sidibé Gascon, présidente de l’Observatoire Kisal, dénonce les exactions commises au Burkina Faso, où les Peuls sont accusés de collusion avec les groupes armés et victimes d’arrestations arbitraires, d’exécutions sommaires et de massacres. Elle parle même de « nettoyage ethnique ». Ces violences, alimentées par l’impunité, nourrissent le recrutement terroriste et fragilisent la cohésion sociale. L’article rappelle que de nombreux Peuls sont eux-mêmes victimes du terrorisme et que l’amalgame entre communauté et extrémisme entretient la spirale de violence. Deux études sont recommandées : l’une sur la méfiance envers les Peuls en Côte d’Ivoire, l’autre sur le trafic de bétail dans la zone des trois frontières. L’auteur appelle à dépasser les préjugés pour préserver la coexistence pacifique en Afrique de l’Ouest.

Identité culturelle, Gouvernance, Pastoralisme, Conflit, Contre-terrorisme, Violence, Communautarisme, Insécurité, Impunité, Transhumance

L’article de Flore Berger, publié par la Global Initiative Against Transnational Organized Crime en juillet 2025, analyse l’insécurité liée au vol de bétail dans la zone frontalière entre le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Ghana. Il montre comment le vol de bétail est devenu un marché criminel structuré, utilisé comme source de revenus par des groupes armés violents tels que JNIM et l’État Islamique au Sahel, mais aussi par des milices affiliées à l’État (VDP), des bandits et des réseaux criminels. Entre 2022 et 2024, plus de 3 000 têtes de bétail ont été volées dans cette zone. Le bétail volé est blanchit via des marchés régionaux, officiels ou informels, et transporté vers les grandes villes du sud comme Accra, Kumasi et Abidjan. Les communautés pâtissent fortement : perte de moyens de subsistance, déplacement, affaiblissement de la confiance envers l’État. L’article insiste sur la nécessité d’une coopération transfrontalière, d’une meilleure surveillance, de cadres légaux harmonisés, de technologies pour identifier le bétail, et de renforcement de la résilience communautaire pour lutter contre ce phénomène.

Gouvernance, Pastoralisme, Frontière, Sécurité, Conflit, Instabilité, Groupes armés

Le Bulletin de surveillance pastorale du Sénégal (n°41, juin-juillet 2025) met en évidence une installation tardive et irrégulière des pluies, entraînant une soudure pastorale sévère au nord (Louga, Saint-Louis, Matam). Les mouvements de transhumance sont intenses, du nord déficitaire vers le centre et le sud (Kaolack, Kaffrine, Tambacounda), ainsi qu’avec la Mauritanie et le Mali. Si les ressources fourragères et hydriques sont relativement meilleures en Casamance et au Sénégal oriental, le surpâturage et la pression autour des points d’eau accentuent les risques sanitaires et les tensions. Les prix du bétail, notamment des bovins mâles (+12 %), s’envolent, améliorant les termes de l’échange pour les éleveurs mais fragilisant les ménages non-éleveurs. Le bulletin souligne aussi des cas de maladies animales, des vols de bétail fréquents (Louga, Kaffrine, Tambacounda) et des conflits éleveurs-agriculteurs localisés. Les recommandations portent sur le renforcement des infrastructures pastorales, la gestion concertée des couloirs de transhumance et un appui ciblé aux ménages vulnérables

État, Élevage, Ressources naturelles, Sécurité, Conflit, Éducation, Sécurité alimentaire, Or, Pauvreté, Sécurité humaine, Vulnérabilité, Transhumance

Le Bulletin de surveillance multisectorielle sur les régions de Tombouctou et Taoudénni (n°13, juin-juillet 2025), publié par Action contre la Faim, décrit la situation sécuritaire, agricole, pastorale et nutritionnelle. Les incidents sécuritaires ont augmenté de 84 %, illustrant la pression persistante des groupes armés. La crue précoce du fleuve Niger inquiète les populations riveraines, tandis que la campagne agricole progresse avec des emblavures de riz et de mil en hausse. L’état des pâturages est globalement passable à mauvais, et l’embonpoint du bétail reste préoccupant, malgré une amélioration de l’abreuvement. La malnutrition aiguë globale a atteint 9 177 cas à Tombouctou (+10 %) et 787 cas à Taoudénni (en baisse), aggravée par la soudure et les maladies saisonnières. Le paludisme a reculé de 34 % à Tombouctou mais progressé de 12 % à Taoudénni. Le rapport recommande de renforcer les intrants agricoles, la vaccination animale, la prévention sanitaire et l’assistance alimentaire aux ménages déplacés.

État, Pastoralisme, Ressources naturelles, Sécurité, Éducation, Famille, Or, Sécurité humaine, Santé, Pêche

Le Bulletin bimestriel de surveillance pastorale au Sahel (n°32, avril-mai 2025) décrit une période de soudure marquée par une forte diminution des ressources fourragères et un tarissement des eaux de surface. Les mouvements de transhumance sont globalement limités, mais ponctués de départs ou arrivées massifs, souvent forcés par l’insécurité. Cette rareté localisée entraîne de fortes concentrations de bétail, une dégradation de l’état corporel des animaux et des suspicions de maladies (botulisme, peste des petits ruminants, avitaminose). Les prix des céréales et du bétail sont en hausse, avec des termes de l’échange défavorables aux éleveurs. Des vols de bétail persistent, particulièrement dans les zones à forte concentration et dans la région de Gao. Les situations varient selon les pays, avec des ressources pastorales parfois suffisantes (Mauritanie, Côte d’Ivoire) mais souvent déficitaires (Mali, Burkina Faso, Niger, Sénégal), entraînant des tensions économiques et sanitaires.

État, Pastoralisme, Élevage, Ressources naturelles, Sécurité, Éducation, Or, Sécurité humaine, Information, Insécurité

Le bulletin de surveillance pastorale (avril-mai 2025) sur le nord de la Côte d’Ivoire, élaboré par ACF, RBM et OPEN-CI, met en évidence des conditions pastorales fragiles malgré une amélioration liée au début de la saison des pluies. Les pâturages et ressources en eau restent insuffisants dans certaines zones, sous pression de la transhumance, des réfugiés et des tensions foncières. L’état d’embonpoint du bétail est globalement passable, mais des maladies animales persistent. Les vols de bétail et conflits intercommunautaires, accentués par l’insécurité transfrontalière, perturbent les circuits de transhumance. Les marchés sont ouverts, mais connaissent des fluctuations importantes de prix, affectant les termes de l’échange au détriment des éleveurs, notamment dans le Tchologo. Les recommandations portent sur le renforcement de la sécurité, la gestion concertée des ressources, la prévention des conflits et l’appui à la résilience pastorale.

Pouvoir, État, Pastoralisme, Élevage, Ressources naturelles, Sécurité, Conflit, Éducation, Or, Sécurité humaine, Marché, Transhumance

Le bulletin N°40, publié par Action Contre la Faim et le Réseau Billital Maroobé, présente la situation pastorale au Sénégal durant les mois d’avril et mai 2025. Il signale des mouvements de transhumance marqués nord-sud, avec des arrivées depuis la Mauritanie et des départs vers le Mali. Malgré une couverture végétale globalement satisfaisante, des déficits importants persistent dans le nord du pays. Les ressources en eau sont jugées suffisantes mais dépendent fortement des forages. Des maladies animales, des vols de bétail, et des conflits entre éleveurs et agriculteurs sont signalés. Sur le plan économique, le prix des bovins mâles augmente fortement, tandis que celui du riz reste élevé. Le rapport appelle à renforcer la surveillance, la sensibilisation et les infrastructures pastorales, notamment dans les zones de forte concentration et de vulnérabilité.

État, Pastoralisme, Élevage, Ressources naturelles, Sécurité, Éducation, Or, Sécurité humaine, Sciences sociales, Information

Le bulletin de surveillance pastorale pour avril–mai 2025 en Mauritanie, publié par Action Contre la Faim et ses partenaires, dresse un état préoccupant du pastoralisme à l’approche de la période de soudure. La dégradation des pâturages naturels et l’assèchement des points d’eau, notamment dans les zones de l’Est (Hodh El Chargui et Hodh El Gharbi), accentuent la pression sur les ressources pastorales. Les mouvements de transhumance sont précoces et plus intenses, souvent entravés par des conflits fonciers et une forte concentration animale dans certaines zones. L’état corporel du bétail est globalement passable, mais des cas de pathologies animales sont signalés. Les marchés montrent une tendance haussière des prix du bétail et des denrées de base, au détriment des éleveurs. Enfin, les conditions sécuritaires restent relativement stables mais la situation alimentaire des ménages pastoraux devient de plus en plus critique.

État, Pastoralisme, Élevage, Ressources naturelles, Sécurité, Éducation, Or, Sécurité humaine, Social, Société civile, Marché