Cet article explore les interactions entre changements climatiques, démographie et usage des terres au Sahel. Depuis les années 1970, les déficits pluviométriques récurrents et la diminution de terres arables (réduction de 500 000 km²) exacerbent les tensions entre agriculteurs et éleveurs. Parallèlement, la population a triplé, passant de 40 millions en 1970 à 135 millions en 2020, et pourrait atteindre 330 millions en 2050. Ces déséquilibres entraînent une instabilité croissante. L'auteur plaide pour une « Révolution verte » adaptée au contexte sahélien : transition énergétique, intensification agricole, et promotion de politiques démographiques. À court terme, l’amélioration des techniques d’irrigation et l’introduction de pratiques d’élevage plus intensives sont essentielles pour restaurer un équilibre durable.

Politique, Parti politique, Pouvoir, Agriculture, Changement climatique, Ressources naturelles, Justice, Or, Violence, Menace

Dans son article intitulé "La cartographie électorale en Afrique. L’expérience de LAMencartes", publié le 10 décembre 2024 sur Géoconfluences, Christian Bouquet, professeur émérite de géographie politique à l'Université Bordeaux-Montaigne et à Sciences Po Bordeaux, partage l'expérience de l'atelier LAMenCartes, initié en 2015 par le laboratoire Les Afriques dans le Monde (LAM-CNRS). Cet atelier vise à produire des cartes électorales pour divers pays africains, malgré des défis tels que la difficulté d'accès aux données fiables, la transparence variable des scrutins et les obstacles techniques liés à la collecte d'informations. Bouquet souligne que, bien que des progrès aient été réalisés, des obstacles majeurs subsistent, notamment en raison de la réticence des autorités à communiquer des données complètes et précises. Il met également en exergue l'importance de la cartographie électorale pour révéler des clivages territoriaux basés sur des bases ethno-régionales, tout en reconnaissant les limites de cet exercice dans des contextes où les élections peuvent être entachées de fraudes.

Politique, Gouvernance, Élection

L'article intitulé "Les pays côtiers d'Afrique de l'Ouest. Nouvelle terre d'expansion des groupes djihadistes sahéliens ?", écrit par Mathieu Pellerin et publié par l'Institut français des relations internationales (Ifri) le 11 février 2022, analyse l'expansion des groupes djihadistes sahéliens vers les pays côtiers d'Afrique de l'Ouest. Les régions de l'Est et des Cascades au Burkina Faso, ainsi que celles de Sikasso et de Kayes au Mali, servent de bases arrière pour des groupes tels que la Jama'at Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM) afin de s'étendre au Bénin, en Côte d'Ivoire, et dans une moindre mesure au Togo, au Ghana, au Sénégal et en Guinée. Cette expansion s'appuie sur des recrues locales et exploite les fragilités des territoires ciblés, notamment les tensions liées à l'accès aux ressources, la stigmatisation communautaire et la présence de réseaux criminels susceptibles de se « djihadiser ». L'article souligne l'importance pour les autorités de ces États de mettre en place des réponses civiles et militaires adaptées pour prévenir une dégradation de la situation sécuritaire.

Sécurité, Djihad, Vulnérabilité

L'article "La sécurité dans le Golfe de Guinée à l’épreuve du 'grand débordement'" analyse les défis sécuritaires résultant des migrations massives du Sahel vers les pays du Golfe de Guinée. Cette migration, causée par une démographie incontrôlée et la dégradation environnementale, engendre des tensions liées à la propriété foncière, aux équilibres ethniques et religieux, et à l'exploitation des ressources naturelles. Les nouveaux arrivants, souvent démunis et peu instruits, peinent à s'intégrer aux populations locales, exacerbant les tensions sociales. L'article critique également l'inaction des organisations internationales, comme l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), face à cette crise. Il souligne que cette situation pourrait déstabiliser davantage la région, déjà confrontée à des défis sécuritaires majeurs.

Migration, Sécurité, Conflit, Démographie

L'article « Le respect des droits humains en Afrique » présente une interview d'Alioune Tine, fondateur d'Afrikajom Center, qui évalue la situation des droits humains sur le continent. Il souligne que la situation est particulièrement catastrophique dans les pays en conflit tels que le Mali, le Burkina Faso et le Niger, où les violations des droits humains sont fréquentes et souvent perpétrées en toute impunité, y compris par les forces militaires nationales et étrangères. Alioune Tine déplore également la faiblesse des mécanismes régionaux de promotion et de protection des droits humains, ainsi que l'inefficacité des institutions nationales dans des pays comme la Côte d'Ivoire et le Sénégal, où les libertés fondamentales sont menacées. Il appelle à un renforcement des institutions démocratiques, au respect des constitutions et à une meilleure implication de la société civile pour promouvoir et protéger les droits humains en Afrique.

Conflit, Droits de l'Homme, Impunité

L'article de WATHI souligne les défis majeurs de la prise en charge de la santé mentale en Afrique de l'Ouest. Les troubles neuropsychiatriques représentent 18 % de la charge globale de morbidité dans la région, mais les États y consacrent moins de 1 % de leur budget de santé. Cette situation est aggravée par le manque de personnel qualifié et d'infrastructures adaptées. Les croyances culturelles et la stigmatisation associées aux maladies mentales freinent également l'accès aux soins. Pour améliorer la situation, l'article recommande une meilleure formation des professionnels de santé, une sensibilisation accrue du public et une intégration des services de santé mentale dans les soins de santé primaires.

Politique publique, Santé mentale

La violence scolaire en Afrique est un problème majeur qui nuit à l'apprentissage et à la santé mentale des élèves. Les victimes subissent des effets négatifs tels que troubles du sommeil, maux de tête, blessures, mauvaise santé mentale, comportements à risque et pensées suicidaires. Ces conséquences entraînent des pertes économiques estimées à 11 000 milliards de dollars en revenus à vie au niveau mondial. Pour remédier à cette situation, des interventions multi-composantes impliquant diverses parties participent sont recommandées. Des approches globales à l'échelle de l'école, intégrant politiques, pratiques et valeurs, sont préconisées. L'apprentissage en groupe, favorisant des valeurs partagées et abordant les normes de genre, ainsi que des opportunités de leadership pour le personnel et les élèves, sont également suggérés. Ces interventions doivent être adaptées au contexte scolaire spécifique et faire l'objet d'un suivi rigoureux. Des initiatives en Afrique francophone, comme celle de l'association Graines de Paix au Bénin et en Côte d'Ivoire, illustrent ces bonnes pratiques. Leur programme "Apprendre en Paix, Éduquer sans Violence" vise à former les enseignants à des techniques de gestion de classe non violentes et à améliorer la dynamique scolaire.

Éducation, Politique publique, Santé mentale, Violence scolaire

Le rapport inédit du Tombouctou Institute, coordonné par le chercheur Lassina Diarra, examine la radicalisation et la perception de la menace terroriste dans la région du Bounkani, située à l'extrême nord de la Côte d'Ivoire. Cette étude met en évidence les signaux faibles et les multiples facteurs d'une radicalisation croissante, particulièrement préoccupante dans le contexte de l'avancée des groupes terroristes vers les pays côtiers. Les données recueillies indiquent que cette région subit déjà les effets de la régionalisation de la menace, illustrée par les attentats de Grand-Bassam en 2016. La proximité avec des pays comme le Burkina Faso et le Mali, ainsi que les migrations en provenance du Niger , accentuent les vulnérabilités de la Côte d'Ivoire. Face à cette situation, le gouvernement ivoirien a entrepris de redéfinir sa politique de sécurité et son administration territoriale pour contrer cette menace croissante.

Djihad, Terrorisme, Vulnérabilité, Violence, Menace

La crise sécuritaire en Afrique de l’Ouest et au Sahel exacerbe la vulnérabilité de ces régions face au changement climatique. Les conflits entravent la gouvernance des ressources naturelles, essentielles à la transition énergétique mondiale. Les institutions régionales, telles que la CEDEAO et l'Union africaine, sont affaiblies, compromettant leur capacité à répondre efficacement aux défis climatiques. Selon le GIEC, ces zones figurent parmi les plus vulnérables aux fluctuations climatiques futures. Les revendications de justice climatique coïncident avec des aspirations à la justice sociale, notamment parmi la jeunesse africaine. La sécurisation de la gestion des minéraux stratégiques est cruciale pour l'industrialisation et le développement économique des pays producteurs. Il est impératif d'intégrer les considérations sécuritaires dans les négociations climatiques internationales pour assurer une mise en œuvre efficace des agendas climatiques au Sahel et en Afrique de l'Ouest

Changement climatique, Environnement, Ressources naturelles, Sécurité, Vulnérabilité