En 2024, la violence liée aux groupes islamistes militants en Afrique a causé environ 18 900 morts, avec un impact majeur au Sahel, en Somalie et dans le bassin du lac Tchad. Le Sahel concentre 55 % des décès, en particulier au Burkina Faso, devenu l’épicentre de l’insurrection. La coalition JNIM (liée à AQMI) est responsable de la majorité des violences. Le rapport souligne une tendance préoccupante : les forces armées sahéliennes et leurs alliés russes ont causé plus de morts de civils que les groupes islamistes. Au Niger, au Togo et au Bénin, l’insécurité progresse, et la Somalie, malgré une baisse, reste marquée par la présence d’Al Shabaab et de l’État islamique. Le Mozambique et l’Afrique du Nord enregistrent aussi une hausse. Le document met en garde contre la sous-estimation des violences en raison de la répression contre les médias.

Parti politique, État, Ressources naturelles, Sécurité, Justice, Violence politique, Or, Sécurité humaine, Violence, Menace

Ce Policy Brief examine le rôle que peut jouer le Sénégal dans la crise entre la CEDEAO et l’Alliance des États du Sahel (AES), formée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger après leur retrait de la CEDEAO. Tirant parti de son héritage diplomatique et de sa neutralité, le Sénégal, sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye, a été mandaté pour faciliter la médiation. Malgré un discours officiel favorable à la réintégration de l’AES dans la CEDEAO, des ambiguïtés subsistent dans la posture sénégalaise. Le document met en lumière les enjeux d’intégration régionale, de gouvernance, de sécurité, de coopération économique et de souveraineté. Il souligne l'importance d'une médiation équilibrée et réaliste, capable de répondre aux préoccupations sécuritaires des États sahéliens, tout en préservant les objectifs démocratiques et économiques de la CEDEAO.

Politique, Parti politique, Pouvoir, État, Ressources naturelles, Sécurité, Justice, Conflit, Or, Sécurité humaine, Diplomatie, Crise

Le Bulletin de surveillance pastorale sur la région nord de la Côte d’Ivoire (n°2, déc. 2024 - janv. 2025) analyse les dynamiques pastorales dans les régions du Bounkani et du Tchologo. Malgré une disponibilité globalement suffisante en ressources pastorales, des pressions accrues dues à l’arrivée de réfugiés, des mouvements transfrontaliers et des départs forcés de bétail ont été observés. Le cheptel présente un état d’embonpoint passable, surtout chez les gros ruminants, et les cas de maladies animales sont en hausse. Les conflits entre éleveurs et agriculteurs ainsi que les vols de bétail s’intensifient, tout comme les tensions liées à l’insécurité. Le pouvoir d’achat des éleveurs reste faible, avec des termes de l’échange très défavorables. La coordination entre acteurs étatiques, humanitaires et communautaires est recommandée pour améliorer la résilience du secteur pastoral et atténuer les tensions.

État, Élevage, Ressources naturelles, Sécurité, Conflit, Éducation, Or, Sécurité humaine, Social, Recherche

L'article analyse les impacts post-traumatiques dans les communautés du nord du Nigeria, affectées par les conflits liés à Boko Haram, les affrontements entre agriculteurs et éleveurs, et le banditisme. Il confronte les approches biomédicales du TSPT à celles des sciences sociales, en soulignant que les réponses cliniques seules sont insuffisantes. Le texte plaide pour une intégration des facteurs culturels, sociaux et communautaires dans les stratégies de prise en charge. Il appelle à une meilleure coordination des services humanitaires, un soutien aux prestataires, et une reconnaissance du traumatisme collectif. L’article insiste aussi sur les limites d’accès aux soins de santé mentale, aggravées par la stigmatisation, le manque d’infrastructures et les croyances traditionnelles. Enfin, il encourage des approches combinées, intégrant sciences sociales et clinique, pour un accompagnement plus adapté et durable.

Gouvernance, Sécurité, Conflit, Santé mentale

Ce Policy Paper publié dans The Journal of Climate Change and Health analyse les impacts croissants du changement climatique dans le Sahel ouest-africain, notamment au Niger, Nigeria, Mali, Burkina Faso, Tchad, Cameroun, Mauritanie et Sénégal. L’étude démontre que l’élévation des températures, la désertification, les précipitations irrégulières et les inondations intensifient les tensions autour des ressources, alimentent les conflits et provoquent des déplacements massifs. Plus de 13 millions de personnes sont déplacées dans la région. Les populations urbaines et rurales sont confrontées à l’insécurité alimentaire, au stress hydrique, à la précarité sanitaire, ainsi qu’à une détérioration de la santé mentale. Le document plaide pour des politiques intégrées d’adaptation climatique, de prévention des conflits, de protection des personnes déplacées, ainsi que pour une recherche renforcée et une coopération régionale accrue.

Changement climatique, Ressources naturelles, Sécurité, Conflit, Violence politique, Sécurité humaine, Violence, Menace, Sciences sociales, Production de connaissances

Depuis avril 2023, plus de 930 000 personnes ont fui la guerre au Soudan pour se réfugier dans l'est du Tchad, notamment dans la région du Ouaddaï. Cet afflux massif exerce une pression considérable sur les ressources locales, exacerbant les tensions intercommunautaires et les conflits agropastoraux. Les autorités tchadiennes, avec le soutien de partenaires internationaux, s'efforcent de gérer cette crise humanitaire tout en maintenant la stabilité régionale. Le rapport souligne l'importance de renforcer la coopération transfrontalière, d'améliorer la gestion des ressources naturelles et de promouvoir le dialogue entre les communautés pour prévenir une escalade des violences. Il appelle également à une mobilisation accrue de l'aide internationale pour soutenir les efforts humanitaires et de développement dans la région.

Conflit, Réfugié, Aide, Crise humanitaire

L’article explore les réalités complexes vécues par les jeunes du Sahel, marquées par l’insécurité, la pauvreté, les inégalités territoriales, le chômage et la crise de gouvernance. Les jeunes, souvent en première ligne dans les zones de conflit ou exclus des opportunités économiques et politiques, expriment une profonde frustration et une volonté de changement. Le texte souligne les disparités entre zones urbaines et rurales, l’échec des modèles démocratiques importés, et l’aspiration croissante à des formes alternatives de gouvernance. Si les transitions militaires rencontrent parfois un soutien populaire, notamment au Burkina Faso, elles s’accompagnent aussi de risques pour les libertés. L’article appelle à des réformes inclusives, à une meilleure représentation des jeunes et à des solutions holistiques pour traiter les causes profondes de l’instabilité.

Politique, Parti politique, Ressources naturelles, Sécurité, Violence politique, Éducation, Or, Sécurité humaine, Social, Menace

La guerre civile au Soudan, débutée en avril 2023, a provoqué l'afflux de plus d'un million de réfugiés et de rapatriés dans l'est du Tchad, une région isolée et appauvrie. Cette crise humanitaire exerce une pression considérable sur les ressources locales et les capacités d'accueil. Les tensions intercommunautaires s'exacerbent, notamment entre les réfugiés soudanais et les communautés tchadiennes, alimentées par des conflits fonciers et des rivalités ethniques. La présence de groupes armés et les risques de déstabilisation régionale sont également préoccupants. L'article souligne l'urgence d'une réponse internationale coordonnée pour soutenir le Tchad, renforcer la sécurité transfrontalière et prévenir une escalade du conflit.

Gouvernance, Conflit, Réfugié, Crise, Insécurité, Déstabilisation

Dans sa tribune publiée par WATHI, El-Ghassim Wane analyse les contributions africaines possibles à la 8ᵉ Conférence ministérielle sur le maintien de la paix prévue à Berlin en mai 2025. Il insiste sur l’expérience unique des États africains en matière de maintien de la paix, et identifie trois messages clés : (1) les opérations de maintien de la paix sont efficaces, renforcent la souveraineté nationale et sauvent des vies ; (2) l’ONU et l’Union africaine doivent renforcer leur complémentarité ; (3) le maintien de la paix est un pilier du multilatéralisme. Il appelle à un partenariat renforcé ONU-UA, à une meilleure appropriation africaine des opérations de paix, et à un rééquilibrage entre médiation, prévention et interventions. Il plaide aussi pour un investissement accru dans la prévention structurelle, notamment en matière de gouvernance et droits humains. Berlin doit marquer un tournant en consolidant la voix de l’Afrique au sein du multilatéralisme.

Gouvernance, Paix, Conflit, Gestion de crise, Coopération internationale