L'article « Répondre à l’essor de l’extrémisme violent au Sahel », rédigé par Pauline Le Roux et publié par le Centre d’études stratégiques de l’Afrique le 14 janvier 2020, analyse la montée de l'extrémisme violent au Sahel, en particulier au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Il met en lumière la stratégie des groupes islamistes militants, notamment le Front de libération du Macina (FLM) et Ansaroul Islam, qui exploitent les sentiments de marginalisation de certaines communautés, en particulier les jeunes bergers peuls, pour recruter des membres. Ces groupes utilisent des leaders charismatiques et une idéologie structurée pour attirer des partisans. L'article souligne également les défis auxquels sont confrontées les forces de sécurité locales, notamment le manque de ressources et les allégations de violations des droits de l'homme, qui exacerbent la méfiance des populations locales. Pour contrer cette menace croissante, l'article recommande une approche intégrée combinant des mesures sécuritaires renforcées et des initiatives de développement inclusives visant à répondre aux causes profondes de l'extrémisme violent.

Sécurité, Extrémisme, Violence, Marginalisation, Recrutement

L'article du Centre d’études stratégiques de l’Afrique, publié le 12 septembre 2023, analyse l'aggravation de la crise sécuritaire au Burkina Faso suite aux coups d'État militaires de 2022. Les groupes islamistes militants, notamment Katibat Hanifa et l'État islamique au Grand Sahara, ont intensifié leurs attaques, encerclant Ouagadougou et contrôlant environ la moitié du territoire national. Cette escalade a entraîné une augmentation de 165 % des décès de civils en 18 mois, le déplacement forcé de plus de 2,1 millions de personnes, et la fermeture de 6 134 écoles, affectant plus d'un million d'élèves. Environ 800 000 personnes dans plus de deux douzaines de villes sont assiégées par des groupes islamistes militants. La violence s'est propagée aux régions frontalières du Mali, du Niger, du Ghana, du Togo et du Bénin, menaçant la stabilité régionale.

Djihad, Insécurité, Crise humanitaire

L'article intitulé « Nous ne sommes peut-être pas instruites mais nous avons beaucoup d’abnégation et savons qui nous sommes, avec beaucoup d’expérience sur le terrain politique » présente le témoignage d'Adja Absa Laye Souaré, mareyeuse et conseillère municipale à Thiès, Sénégal. Engagée en politique depuis 1986, elle a successivement milité pour le Parti socialiste, le Parti démocratique sénégalais, puis Rewmi. Elle souligne que, bien que certaines femmes manquent d'instruction formelle, elles possèdent une détermination et une expérience politique significatives. Adja Absa Laye Souaré insiste sur l'importance de la participation active des femmes dans les instances décisionnelles et dénonce leur instrumentalisation en politique. Elle appelle à un soutien accru pour renforcer les capacités des femmes et favoriser leur accès à des postes de leadership, estimant que leur proximité avec les populations constitue un atout majeur pour le développement local.

Genre, Développement, Femmes, Participation politique, Inclusion

Le podcast aborde la diffusion de vidéos choquantes montrant des actes de violence extrême perpétrés dans la région de Solenzo, à l'ouest du Burkina Faso, les 10 et 11 mars 2025. Ces vidéos, analysées par Human Rights Watch, révèlent la présence de milices locales, notamment les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), impliquées dans des exécutions sommaires de civils, y compris des femmes et des enfants. L'article souligne la nécessité de ne pas s'habituer à de telles atrocités et appelle à une prise de conscience collective pour lutter contre la banalisation de la violence extrême, qui représente une menace existentielle pour le Burkina Faso et l'ensemble de la région .

Sécurité, Violence politique, Activité militaire, Volontaires pour la défense de la patrie (VDP )

L'article analyse la transition démocratique en cours au Tchad après la mort du président Idriss Déby en 2021. Alors que son fils, Mahamat Déby, a pris le pouvoir en contournant la Constitution, la communauté internationale a largement soutenu cette succession, notamment la France, l'Union européenne et les États-Unis. Malgré les accords de paix et un dialogue national, la transition a été marquée par des rapports électoraux et des violences, comme la répression des manifestations d'octobre 2022. L'auteur critique la complaisance des partenaires internationaux face à cette dynastie politique et souligne l'urgence d'une pression diplomatique croissante. L'opposition et certains groupes rebelles restent exclus du processus, rendant improbable une véritable démocratisation.

Politique, État, Ressources naturelles, Sécurité, Paix, Médiation, Élection, Or, Dialogue, Transition

Au cours des trois dernières décennies, la participation à l'enseignement supérieur en Afrique subsaharienne a augmenté à un rythme accéléré. Cependant, les taux d'inscription restent modestes par rapport aux autres régions en développement. Cette croissance n'a pas suivi le rythme de la croissance démographique et de la demande accumulée d'enseignement supérieur. Les données sur la participation selon les groupes sociaux ou ethniques sont limitées, rendant difficile l'évaluation de la distribution équitable de cette expansion. Des études indiquent que la « massification » de l'enseignement supérieur n'a pas encore eu lieu dans la région, avec des variations significatives selon le genre, la géographie et l'ethnicité. La diversification des paysages de l'enseignement supérieur, marquée par l'élévation d'institutions publiques souvent mal dotées au statut universitaire et par la consolidation d'un vaste secteur privé disparate, soulève des questions sur la qualité de l'enseignement. Les résistances accumulées des étudiants face aux augmentations des frais de scolarité ou à d'autres réformes pourraient refléter des tensions entre les nouveaux groupes cherchant l'accès à l'enseignement supérieur comme moyen de mobilité sociale et les élites visant à contrôler la transformation de ce secteur pour consolider leur ascendant

Gouvernance, Inégalité, Éducation, Politique publique

L' article intitulé « Audit du rapport sur la situation des finances publiques : Gestions de 2019 au 31 mars 2024 », publié par la Cour des comptes du Sénégal en février 2025, mis en lumière des irrégularités significatives dans la gestion des finances publiques durant cette période. La dette publique a été largement sous-estimée, atteignant en réalité 18 558,91 milliards de francs CFA, soit 99,67 % du PIB. De plus, plus de 2 500 milliards de francs CFA ont été contractés sous forme de dettes bancaires en dehors du circuit budgétaire officiel et sans validation parlementaire, révélant un manque de transparence préoccupant. Le déficit budgétaire a également été manipulé : alors que l'ancien gouvernement annonçait un déficit de 4,9 % du PIB pour 2023, la Cour des comptes l'estime à 12,3 %, soit un écart de plus de 2 291 milliards de francs CFA. Le rapport dénonce également des dépenses effectuées hors du circuit du Trésor public, des transferts de fonds vers des comptes non réglementaires et des ventes douteuses de biens publics. Ces pratiques faussent la réalité des finances publiques du Sénégal et soulignent la nécessité d'une plus grande transparence budgétaire et d'un encadrement strict de la dette publique pour éviter une fin incontrôlée .

Gouvernance, Financement, Dette publique, Transparence

Le 8 janvier, une attaque menée par une vingtaine d'individus près de la présidence tchadienne a semé le trouble à N’Djamena. Le gouvernement a rapidement qualifié l'événement de simple tentative de déstabilisation sans lien avec le terrorisme. Bilan : 20 morts, dont 18 assaillants et 2 militaires. Parallèlement, le retrait des forces françaises du Tchad s'est achevé le 30 janvier avec la restitution des bases d’Abéché et d’Adji Kosseï. Le président Mahamat Idriss Déby a critiqué les déclarations d’Emmanuel Macron sur l’"ingratitude" africaine. Dans le même temps, la Turquie installe des drones militaires sur des bases tchadiennes. Sur le plan politique, le parti au pouvoir, le MPS, a remporté les législatives du 29 décembre. Déby a été désigné président national du MPS, renforçant son contrôle. L’opposant Succès Masra a surpris en exprimant son ouverture à une collaboration avec Déby, malgré le boycott des élections par son parti.

Gouvernance, Sécurité, Activité militaire, Coopération

Cet article examine les lacunes des programmes de réforme du secteur de la sécurité (RSS) en Afrique, qui se concentrent principalement sur les institutions étatiques sans tenir suffisamment compte des réalités locales. Les auteurs introduisent le concept d' hybridité afin de mieux comprendre l'interaction entre les acteurs étatiques et non étatiques qui influencent la gouvernance de la sécurité sur le continent. Ces acteurs informels, souvent négligés, jouent un rôle crucial dans la régulation de la sécurité et de la justice. L'article critique le modèle étatique dominant d'inspiration occidentale et plaide pour une reconnaissance plus large des normes coutumières et des réseaux de sécurité alternatifs. En adoptant l'hybridité comme outil d'analyse, les décideurs politiques pourraient repenser les politiques de sécurité afin de mieux intégrer ces dynamiques complexes, souvent sous-estimées dans les efforts de réforme. L'article soutient que la reconnaissance et l'adaptation à ces structures de gouvernance hybrides amélioreraient l'efficacité des interventions en matière de sécurité en Afrique.

Politique, Parti politique, État, Ressources naturelles, Sécurité, Paix, Éducation, Or, Sécurité humaine, Institution