L'article analyse la transition démocratique en cours au Tchad après la mort du président Idriss Déby en 2021. Alors que son fils, Mahamat Déby, a pris le pouvoir en contournant la Constitution, la communauté internationale a largement soutenu cette succession, notamment la France, l'Union européenne et les États-Unis. Malgré les accords de paix et un dialogue national, la transition a été marquée par des rapports électoraux et des violences, comme la répression des manifestations d'octobre 2022. L'auteur critique la complaisance des partenaires internationaux face à cette dynastie politique et souligne l'urgence d'une pression diplomatique croissante. L'opposition et certains groupes rebelles restent exclus du processus, rendant improbable une véritable démocratisation.

Politique, État, Ressources naturelles, Sécurité, Paix, Médiation, Élection, Or, Dialogue, Transition

Le Bulletin de Surveillance Multisectorielle des régions de Tombouctou et Taoudénni (Mali) pour octobre-novembre 2024 met en lumière plusieurs préoccupations majeures : des inondations ayant détruit des zones agricoles irriguées, la hausse des prix du riz et une situation sécuritaire instable avec 78 incidents signalés (+21,87 % par rapport au bimestre précédent). La situation agricole est marquée par un retard dans les cultures de contre-saison en raison des inondations. L'élevage connaît une grâce à des pâturages suffisants à Tombouctou, bien que moins favorables à Taoudénni. L'accès à l'eau pour le bétail est globalement satisfaisant. La production halieutique diminue à cause de la montée des eaux. La malnutrition aiguë reste préoccupante, touchant particulièrement les enfants et nécessitant une réponse urgente. Les populations déplacées continuent d'augmenter à cause des conflits, atteignant 42 785 à Tombouctou et 2 899 à Taoudénni.

Culture, État, Ressources naturelles, Éducation, Famille, Or, Santé, Pêche, Marché, Malnutrition

Au cours des trois dernières décennies, la participation à l'enseignement supérieur en Afrique subsaharienne a augmenté à un rythme accéléré. Cependant, les taux d'inscription restent modestes par rapport aux autres régions en développement. Cette croissance n'a pas suivi le rythme de la croissance démographique et de la demande accumulée d'enseignement supérieur. Les données sur la participation selon les groupes sociaux ou ethniques sont limitées, rendant difficile l'évaluation de la distribution équitable de cette expansion. Des études indiquent que la « massification » de l'enseignement supérieur n'a pas encore eu lieu dans la région, avec des variations significatives selon le genre, la géographie et l'ethnicité. La diversification des paysages de l'enseignement supérieur, marquée par l'élévation d'institutions publiques souvent mal dotées au statut universitaire et par la consolidation d'un vaste secteur privé disparate, soulève des questions sur la qualité de l'enseignement. Les résistances accumulées des étudiants face aux augmentations des frais de scolarité ou à d'autres réformes pourraient refléter des tensions entre les nouveaux groupes cherchant l'accès à l'enseignement supérieur comme moyen de mobilité sociale et les élites visant à contrôler la transformation de ce secteur pour consolider leur ascendant

Gouvernance, Inégalité, Éducation, Politique publique

L'article L'évaluation des apprentissages en Afrique Sub-Saharienne de Pierre Varly , publié par l' UNESCO-TALENT en 2020 , analyse la participation des pays africains aux évaluations internationales des acquis scolaires. Il met en lumière la faible représentation de l'Afrique subsaharienne dans des programmes comme PISA et TIMSS , bien que certains pays, comme le Sénégal et la Zambie, prennent part à PISA-D (une version adaptée aux pays en développement). L'article souligne les défis majeurs de l'évaluation des apprentissages, notamment le manque de capacités institutionnelles et la faible fiabilité des données disponibles. Il insiste sur la nécessité d'adapter ces évaluations aux réalités locales pour améliorer la qualité des systèmes éducatifs en Afrique.

Gouvernance, Éducation, Politique publique

L'étude sur les justices traditionnelles au Sahel, réalisée en deux phases (2020 et 2022), analyse l'articulation entre les systèmes de justice coutumière et étatique pour un meilleur accès à la justice. Elle met en lumière l'adhésion croissante des populations, y compris des jeunes, à la justice traditionnelle, face à une méfiance envers la justice formelle, souvent perçue comme inaccessible ou inéquitable. L'étude repose sur une approche comparative et pluridisciplinaire, avec un accent particulier sur les droits des femmes et des enfants. Les résultats montrent que les systèmes coutumiers, bien que légitimes aux yeux des populations, présentent des limites, notamment dans la protection des droits humains. L'étude propose un modèle hybride intégrant la justice coutumière, religieuse et formelle pour améliorer l'accès à la justice. Enfin, elle recommande la transcription des règles coutumières et la sensibilisation aux droits humains pour renforcer leur complémentarité avec la justice formelle.

Genre, Ressources naturelles, Justice, Violence politique, Or, Violence, Coutume, Menace, Recherche, Production de connaissances

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a publié un communiqué intitulé « Urgence humanitaire : le manque de financement met en péril l'aide alimentaire du PAM pour des millions de personnes au Sahel central et au Nigéria » le 7 mars 2025. L'article souligne que, faute de financements urgents, le PAM sera contraint de suspendre, dès avril 2025, son aide alimentaire et nutritionnelle essentielle dans des régions critiques comme le Sahel central et le Nigéria. Cette situation survient à l'approche anticipée de la saison de soudure, période où l'insécurité alimentaire atteint son paroxysme. Cette suspension affectera environ 2 millions de personnes, y compris des réfugiés soudanais au Tchad, des réfugiés maliens en Mauritanie, ainsi que des populations déplacées internes et des familles vulnérables au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigéria. Pour maintenir son assistance au cours des six prochains mois, le PAM nécessite d'urgence 620 millions de dollars. Margot van der Velden, Directrice régionale du PAM pour l'Afrique de l'Ouest et centrale, a exprimé son inquiétude face à la réduction de l'aide internationale, appelant la communauté mondiale à intensifier son soutien pour éviter une aggravation de la crise alimentaire dans ces régions .

Gouvernance, Sécurité alimentaire, Coopération, Politique publique

L'article « À propos des Peuls qui ne sont pas nés : esclavage, djihad et droits humains au centre du Mali » , écrit par Gilles Holder , analyse la persistance des rapports de domination et de l'esclavage par ascendance dans le conflit hybride au centre du Mali depuis 2015. Il met en évidence le lien entre les djihads peuls des XVIIIe et XIXe siècles, la création d'États islamiques reposant sur une économie esclavagiste et les dynamiques contemporaines de révolte sociale et politique. L'article souligne que l'affranchissement des descendants d'esclaves reste limité par des logiques de domination foncière et économique séculières par les anciennes aristocraties peules. Il explore également comment les revendications djihadistes actuelles intégrant des aspirations sociales à l'émancipation. Enfin, il interroge l’efficacité des instruments des droits humains pour traiter ces inégalités profondément ancrées.

Politique, Parti politique, État, Ressources naturelles, Justice, Djihad, Terrorisme, Or, Social, Menace

L'article analyse la crise sécuritaire au centre du Mali, considérée comme l'épicentre de la crise sahélienne. Historiquement marqué par des tensions liées aux ressources et aux relations intercommunautaires, ce territoire a vu ces conflits s'aggraver avec le recul de l'État et l'implantation des groupes djihadistes, notamment la katiba Macina d'Amadou Koufa. L'intervention militaire de 2013 n'a apporté qu'une accalmie temporaire, et depuis 2015, les djihadistes ont renforcé leur contrôle, capitalisant sur la faiblesse de l'État et le mécontentement des populations. Le débat sur l'opportunité d'un dialogue entre les autorités maliennes et les djihadistes est complexe : s'il pourrait permettre une réduction des violences, il risquerait aussi de légitimer ces groupes et d'exacerber les tensions intercommunautaires. L'article met en avant la nécessité d'une reconstruction de l'État et du lien social pour éviter que ces groupes ne s'imposent comme alternative politique et sociale.

Sécurité, Djihad, Dialogue

L'article « Les stratégies de réduction de la pauvreté et les politiques agricoles s'engagent-elles en Afrique de l'Ouest et du Centre ? de Abdou Salam Fall et Thiendou Niang , publié par l'Institute of Development Studies (IDS) en juin 2005 , analysent les liens entre les stratégies de réduction de la pauvreté (SRP) et les politiques agricoles en Afrique de l'Ouest et du Centre. L'étude examine leur cohérence, leur mise en œuvre et l'efficacité de leur coordination. Les SRP incluent souvent l'agriculture dans leurs priorités, mais sans réelle intégration avec les politiques agricoles existantes. De plus, la participation de la société civile aux processus décisionnels reste limitée, entraînant un manque d'influence sur les orientations stratégiques. L'article souligne également que les inégalités structurelles (réforme foncière, accès aux marchés, politiques commerciales) ne sont pas suffisamment prises en compte. Enfin, il recommande une meilleure articulation des politiques, une participation accrue des acteurs locaux et une meilleure gestion des ressources pour garantir des résultats plus efficaces.

État, Économie du développement, Inégalité, Éducation, Développement, Sécurité alimentaire, Pauvreté, Sciences sociales, Recherche, Production de connaissances