L'article d'Olivier Corten, publié par le Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité (GRIP) le 9 octobre 2023 , analyse la crise politique au Niger suite au coup d'État du 26 juillet 2023 ayant renversé le président Mohamed Bazoum . Il examine la réaction internationale, notamment celle de la CEDEAO , qui a envisagé une intervention militaire pour restaurer l'ordre constitutionnel. L'auteur met en évidence les limites légales du recours à la force selon le droit international , rappelant que la Charte de l'ONU interdit toute intervention militaire sans autorisation du Conseil de sécurité . Il souligne que ni le cadre juridique de la CEDEAO ni un éventuel appel à l'aide de Bazoum ne justifient une intervention légitime. Enfin, il met en garde contre les risques de fragmentation régionale et le précédent dangereux qui pourrait représenter une telle action.

État, Ressources naturelles, Sécurité, Justice, Éducation, Or, Sécurité humaine, Sciences sociales, Recherche, Production de connaissances

L'article "La protection des investissements étrangers face aux vulnérabilités au Sahel" d' Issiaka Guindo , doctorant à l'École doctorale de droit de la Sorbonne, examine les défis juridiques et économiques auxquels sont confrontés les investissements étrangers dans le Sahel. Cette région, marquée par l'instabilité politique et l'insécurité, affecte les engagements des États en matière de protection des investissements. Malgré ces difficultés, les flux d'Investissements Directs Étrangers (IDE) n'ont pas été totalement dissuadés, notamment dans le secteur des ressources naturelles comme l'or au Mali et au Burkina Faso . L'article analyse les clauses contractuelles et conventionnelles existantes, notamment la protection pleine et entière sécurité et les clauses de compensation pour pertes , tout en mettant en avant les limites des mécanismes d'exonération des États (force majeure, état de nécessité). L'étude conclut que bien que les dispositifs de protection existants, leur mise en œuvre dans un contexte d'instabilité reste contrastée.

Politique, Parti politique, Pouvoir, État, Ressources naturelles, Sécurité, Justice, Or, Sécurité humaine, Protection

L'insurrection jihadiste au Sahel, d'abord importée, s'est endogénéisée, enracinée dans les conflits locaux et sociaux. Les groupes jihadistes contrôlent de vastes territoires et imposent un « gouvernement indirect », basé sur la charia, la terreur et la protection des populations contre les bandits. Malgré les interventions extérieures (Minusma, Barkhane, G5 Sahel), l'expansion jihadiste s'est poursuivie. Les armées nationales, cruciales pour la lutte, souffrent de corruption, de violences envers les civils et de l'absence de stratégie de sécurisation. Les milices locales, souvent ethniques, exacerbent les tensions. Le recours aux forces russes (Wagner) au Mali n’a pas inversé la dynamique. Une réforme profonde des armées nationales, l'éradication de la corruption et une meilleure sécurisation des populations sont essentielles pour contrer cette menace.

Pouvoir, Ressources naturelles, Sécurité, Conflit, Éducation, Or, Sécurité humaine, Menace, Recherche, Production de connaissances

L'article La salafisation de la société nigérienne face à l'État analyse l'évolution du salafisme au Niger et son impact sur la société et l'État. Depuis le coup d'État de juillet 2023, trois forces majeures se disputent l'influence politique : les militaires, les jihadistes et les salafistes. Ces derniers, bien que moins visibles, ont une influence croissante en diffusant une idéologie religieuse fondamentaliste. L'article retrace l'histoire des relations entre l'islam et l'État au Niger, souligne comment la salafisation a transformé la sphère sociale et publique. Cependant, elle n’a pas encore pénétré directement l’arène politique. Le salafisme se présente comme une alternative aux modèles occidentaux et aux régimes corrompus, attirant notamment les jeunes. L'auteur met en lumière la complexité de la situation et l'ambiguïté des relations entre le salafisme, l'État et les acteurs internationaux​.

Politique, Parti politique, Pouvoir, État, Genre, Ressources naturelles, Justice, Or, Social, Société civile

L'article « Lorsque le communautaire influence les pouvoirs publics : les femmes mobilisées en Afrique de l'Ouest » de Larissa Kojoué , publié par le Centre Population & Développement (Ceped, Université Paris Cité – IRD) , explore la manière dont les mobilisations collectives de femmes en Afrique de l'Ouest ont influencé les politiques publiques ces dernières années. À travers plusieurs exemples (Burkina Faso, Niger, Sénégal, Côte d'Ivoire), il a mis en lumière des actions collectives ayant mené à des réformes politiques majeures, notamment la criminalisation du viol, la protection des jeunes filles scolarisées et la lutte contre les violences sexistes. L'article insiste sur le rôle des militantes africaines qui, au-delà des influences internationales, ont façonné leurs propres mouvements avec des revendications adaptées aux réalités locales. Toutefois, il souligne également les défis persistants, tels que la régression des droits sous la pression politique, les crises sécuritaires et l'influence du conservatisme religieux.

Politique, Parti politique, État, Genre, Ressources naturelles, Justice, Violence politique, Or, Violence, Menace

L'article "Contextes pragmatiques et contextes formalistes. Une perspective socio-anthropologique" , ​​écrit par Jean-Pierre Olivier de Sardan , explore la distinction entre les contextes pragmatiques (de proximité) et les contextes formalistes (structurels) en sciences sociales. Il montre que les sciences sociales mêlent contextualisation et décontextualisation selon leurs méthodes. Les enquêtes qualitatives, axées sur les interactions locales, restituent mieux la complexité du terrain que les méthodes quantitatives, qui privilégient les indicateurs abstraits. L'auteur critique l'ingénierie sociale et les modèles standardisés d'intervention, souvent élaborés sans tenir compte des contextes locaux. Il défend l'importance de l'agencéité des acteurs et prône une montée en généralité progressive, plutôt qu'une généralisation abstraite et décontextualisée. L'étude des contextes pragmatiques permet une meilleure compréhension des politiques publiques et des projets de développement, notamment en Afrique.

Politique, Parti politique, Pouvoir, Économie du développement, Ressources naturelles, Développement, Or, Social, Recherche, Production de connaissances

L’article « Sahel : contours et enjeux d’une crise multidimensionnelle » de Niagalé Bagayoko , publié dans Diplomatie (n°107, janvier-février 2021) d’ Areion Group , examine la complexité de la crise au Sahel. Il met en évidence l’interaction entre insurrections jihadistes, conflits communautaires, effondrement de la gouvernance locale et interventions militaires internationales. L’article évoque la rivalité entre les groupes affiliés à Al-Qaïda (GSIM) et ceux liés à l’État islamique (EIGS), ainsi que la montée en puissance des milices locales et des groupes d’autodéfense. Il aborde également les tensions entre les acteurs locaux et les forces internationales telles que Barkhane et la MINUSMA. Enfin, l’auteur souligne la nécessité de s’attaquer aux causes profondes de la crise, notamment la mauvaise gouvernance et l’absence de solutions politiques durables.

État, Ressources naturelles, Sécurité, Djihad, Terrorisme, Or, Sécurité humaine, Coopération, Menace, Dialogue

L’article explore un phénomène économique et agricole en Afrique de l'Ouest : l'investissement des revenus issus du travail dans les plantations de cacao en Côte d'Ivoire dans la culture du sésame et de la noix de cajou dans les pays sahéliens. Ces cultures offrent une alternative plus rentable que les cultures vivrières comme le maïs ou le manioc. L’anacardier contribue à la reforestation et à la fertilité des sols, tandis que le sésame, résistant à la sécheresse, s’intègre bien aux cycles agricoles locaux. L’essor de ces cultures améliore les conditions économiques des agriculteurs, favorisant la scolarisation et limitant l’exode rural. Toutefois, la migration de main-d’œuvre vers la Côte d’Ivoire pour le cacao, y compris le travail des enfants, reste un enjeu préoccupant.

Culture, Agriculture, Économie du développement, Ressources naturelles, Éducation, Développement, Famille, Or, Activité illicite, Emploi

L'article Anatomie du « sentiment antifrançais » , réalisé par Caroline Roussy et publié par l'IRIS en mars 2024 , explore l'origine et les manifestations du rejet de la France en Afrique de l'Ouest et au Sahel. Il a rencontré en avant les mouvements populaires contestant la présence française, notamment à travers des actes symboliques et des manifestations violentes. Le texte analyse l'implication de figures militantes comme Kémi Séba et l'influence de puissances étrangères comme la Russie. Il souligne l'absence de méthodologie scientifique pour mesurer ce sentiment et le rôle des élites politiques africaines qui instrumentalisent ce rejet. L'article insiste sur le fait que ce rejet s'inscrit dans une dynamique historique liée à la colonisation, à la Françafrique et aux déséquilibres économiques persistants.

Politique, Parti politique, Pouvoir, État, Souveraineté, Ressources naturelles, Djihad, Or, Menace, Société civile